Publié le 27 Apr 2017 - 23:44
EXPLOITATION DES RESSOURCES MINÉRALES EN AFRIQUE DE L’OUEST

Une malédiction sous régionale

 

La malédiction des ressources naturelles affecte presque tous les pays de l’Afrique de l’Ouest qui ne tirent pas, comme il le faut, profit de l’exploitation de ces richesses.

 

L’Afrique de l’Ouest est naturellement dotée de ressources minérales. Du Sénégal jusqu’au Niger, en passant par le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry, on y trouve de l’or, de l’uranium, du pétrole, du gaz… Cependant, tous ces pays ont un point en commun : ils ne tirent pas suffisamment profit de l’exploitation de ces richesses du sous-sol. Ainsi, l’Institut de recherche et de promotion des alternatives de développement (IRPAD), en partenariat avec Osiwa et TrustAfrica, organise depuis lundi dernier à Bamako une session de formation sur la gouvernance des ressources minérales. Après les parlementaires et les élus locaux (lundi et mardi), c’est au tour, depuis hier, des journalistes venus de 6 pays africains de bénéficier d’un renforcement de capacités sur ces questions majeures. De l’avis du directeur exécutif de l’IRPAD, il faut mieux armer ces acteurs (médias, parlementaires et élus locaux) pour que l’Etat puisse les écouter.

Mamadou Goita ne comprend pas que les pays de la sous-région souffrent de l’aide extérieure, alors que les ressources minérales dont ils disposent peuvent financer, en grande partie, les budgets nationaux. La preuve, s’indigne-t-il, depuis plus de 30 ans, le Niger ne bénéficie que de 7% de l’uranium qui est exploité sur son sol. Or, explique toujours l’expert, en France, 1 ampoule sur 3 allumées provient de l’uranium du Niger. Au Mali, avec tout l’or dont regorge le sous-sol et qui est exploité depuis des décennies, seuls 18% entrent dans le budget de l’Etat. D’après toujours M. Goita, entre 2009 et 2012, le déficit budgétaire du Mali était compris entre 80 et 92 milliards de F Cfa. Pendant cette période, explique-t-il, l’Etat était obligé de recourir au marché extérieur pour trouver de l’argent afin de financer ce gap. Pourtant, au même moment, il négociait les contrats miniers avec les multinationales auxquelles il cédait près de 80% des richesses tirées de l’exploitation pour ne gagner que 20%. Il suffisait alors, renseigne-t-il, que le gouvernement de son pays récupère 40% et cède 60% aux entreprises étrangères pour avoir un supplément de 200 milliards de F Cfa qui lui permettraient de financer son développement, sans recourir à l’aide extérieure. Avec ces ressources, informe-t-il, aucun Etat de la sous-région ne devait souffrir de déficit budgétaire pour demander un soutien des puissances étrangères.

Entente régionale

Malheureusement, dans tous les pays, déplore le directeur exécutif de l’IRPAD, les multinationales continuent de bénéficier de beaucoup de faveurs au détriment de la population, notamment des exonérations de taxes sur une période de 5 ans pour la phase d’exploration. Cependant, précise-t-il, souvent, il suffit seulement de 3 ans aux entreprises pour recouvrer leurs bénéfices sur 10 ans. Ainsi, Mamadou Goita plaide pour une ‘’cohérence régionale’’. Car à son avis, si l’ensemble des pays de la sous-région s’accordent sur les mêmes règles, ces sociétés qui rapatrient l’or, l’uranium, le zircon de l’Afrique vont se plier. Malheureusement, constate-t-il, après près de 40 ans d’exploitation minière, certains pays de la sous-région ouest-africaine ‘’ne disposent pas de politiques minières’’.  Tout ce qu’il y a dans ces Etats, rappelle-t-il, ce sont des codes miniers qui sont révisés si parfois ils ne répondent plus aux attentes des populations. Il faut alors, à son avis, assainir le secteur des industries extractives pour arrêter l’hémorragie.

ALIOU NGAMBY NDIAYE (ENVOYÉ SPÉCIAL À BAMAKO)

 

Section: 
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR - PRISE EN CHARGE DES ÉTUDIANTS, BOURSES, BAC, UNIVERSITÉS… : Les chiffres d’un secteur en quête de renouveau
SECTEURS DE L’AGRICULTURE ET DE L’ELEVAGE : Un projet de 134 milliards de F CFA pour financer producteurs et éleveurs nationaux
BAISSE DE LA NOTE DU SÉNÉGAL PAR S&P : Le gouvernement reste confiant
Appel Public à l'épargne
ANSD
GLISSEMENT ANNUEL DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE : Un redressement de 24,9 %
LUTTE CONTRE LES MALADIES ZOONOTIQUES : Un projet de près de 500 millions F CFA pour accompagner le One Health
Foire aux stages
SOUVERAINETÉ INDUSTRIELLE ET ALIMENTAIRE : Un cap partagé à Dakar
EXPORTATIONS DU SÉNÉGAL AU MOIS DE MAI 2025 : Un bond de 64,5 % en variation annuelle
EXPLOITATION MINIÈRE – RÉSULTATS D’ENDEAVOUR MINING EN 2024 : Des contributions fiscale et parafiscale de 116 milliards F CFA
RETRAIT LICENCE 5G À YAS ET À EXPRESSO : Ce que l’État reproche aux opérateurs
LUTTE CONTRE LA DÉGRADATION DES TERRES AU SÉNÉGAL : Plus de 80 000 ha seront restaurés avec le projet SURAGGWA
PREMIER TRIMESTRE 2025 : Le nombre d'employés est de 341 699, contre 338 125 un an plus tôt
Der/FJ
Activité industrielle
RÉSILIENCE CLIMATIQUE DES ZONES RURALES GRÂCE AU FINANCEMENT DES MIGRANTS : Le Sénégal dans un projet de 2 milliards F CFA de l'UE
TAUX DE CHÔMAGE ÉLARGI AU PREMIER TRIMESTRE 2025 : Il est de l'ordre de 21,7 %
SAID
RÉALISATIONS DANS 13 COMMUNES DU SÉNÉGAL : Le Promovilles injecte 89 milliards de francs CFA