ABC prend la double peine
Le communiqué ferme et net de la Présidence de la République mettra peut-être un terme aux ballons de sonde distillés par le camp présidentiel à propos de la réduction du mandat du chef de l'Etat.
Le président de la République met fin aux supputations et autres prises de positions visant à lui faire renier son engagement d'entre les deux tours de la présidentielle du 25 mars 2012. A cette occasion, Macky Sall avait annoncé son intention de ramener son mandat constitutionnel de 7 à 5 ans. Mardi, c'est son porte-parole Abou Abel Thiam qui est monté au créneau pour recadrer le débat, à travers un communiqué parvenu à EnQuête. «Le Président Macky Sall, aujourd’hui plus que jamais, entend réaliser tous les engagements qu’il a pris devant ses compatriotes» dont «la réduction du mandat présidentiel qu’il a réitéré solennellement à l’occasion de son discours du 3 avril 2012». Selon lui, «rien, n’y personne, ne le (Macky Sall) détournera de cette option volontaire et irrévocable exprimée».
Cette sortie du porte-parole de la présidence intervient suite à la cacophonie notée à ce sujet entre des proches collaborateurs du président de la République, écartelés entre ceux qui se disent favorables à la réduction de la durée du mandat et ceux qui affichent leur hostilité. La dernière zizanie est venue du ministre des Affaires étrangères et numéro deux du parti présidentiel. En marge du Kazu Rajab, Alioune Badara Cissé a estimé que «c’est un mandat de 7 ans pour lequel les Sénégalais ont élu (leur président de la République) le 25 mars dernier». En outre, «il n’a jamais été une demande sociale pour les Sénégalais d’élire un président pour 5 ans».
Mais Abou Abel Thiam lui a rafraîchi la mémoire en rappelant les propos de Macky Sylla tenus à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance. «Vous le savez, j’ai décidé de ramener à cinq ans le mandat de sept ans pour lequel je suis élu sous l’empire de l’actuelle constitution.» Mieux, poursuivait-t-il, «je tiens, également, à ce que les dispositions constitutionnelles limitant l’élection du président de la République à un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois, soient verrouillées sans possibilité de modification (…)». Par conséquent, «tout débat autour de cette question devenait donc sans objet», indique le communiqué.
Cela dit, le Président Macky Sall invite «tous nos compatriotes, de quelque bord politique qu’ils se situent, à travailler» mais aussi «à l’accompagner dans la réalisation de ses engagements au bénéfice de la Nation et de tous les Sénégalais».
DAOUDA GBAYA