Les corps des deux cousins retrouvés dans une piscine
Les corps de deux enfants, qui pourraient être ceux de deux garçons disparus depuis samedi à Eysines, près de Bordeaux, ont été retrouvés mardi matin dans une piscine, a-t-on appris de source proche de l'enquête. Cette piscine est située à proximité de la maison d'où Andy et Erane, deux cousins de 7 et 8 ans, ont disparu samedi après-midi lors d'une fête d'anniversaire. Toutes les hypothèses sont envisagées. "On peut tout imaginer", a déclaré Claude Laplaud, le procureur de la République de Bordeaux, y compris "la thèse criminelle".
Autopsies
Sur les causes du drame, "on peut tout imaginer", a-t-il dit en précisant que "la thèse criminelle n'est pas exclue", après avoir indiqué que la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) était saisie et que les autopsies qui seront réalisées dans l'après-midi seraient déterminantes.
Grâce à ces autopsies, les enquêteurs pourront sans doute déterminer si les deux enfants, qui ont été retrouvés vêtus, "sont morts par noyade". Elle permettra donc aussi d'aider la police à déterminer s'ils ont été victimes d'un accident ou d'un acte criminel.
Selon le procureur, les corps des deux garçonnets âgés de 7 et 8 ans ont été découverts vers 9 h 15 dans cette piscine qui n'était pas en service, située à l'arrière de la maison et remplie d'une "eau saumâtre". "La piscine apparemment avait été inspectée", a-t-il déclaré en évoquant des vérifications par les occupants de la maison et des enquêteurs, au moins visuelles. La piscine est entourée d'un grillage haut de un mètre vingt.
Un fonctionnaire de la police s'était présenté vers 9 h 15 mardi matin à la maison, où il devait dans le cadre de l'enquête prendre des photos. Selon le procureur, c'est lui qui a découvert "les deux corps flottant sur le rebord de la piscine, à deux mètres l'un de l'autre".
La famille entendue
Le procureur a expliqué que la thèse criminelle n'était pas exclue, mais pas non plus privilégiée, et que la saisine de la police judiciaire avait pour but notamment la mise en disposition de ses importants moyens d'enquête, notamment scientifiques. La famille sera entendue, a-t-il précisé. "Nous effectuons des constatations d'envergure sur la scène d'infraction, pour savoir ce qui s'est passé exactement", a pour sa part déclaré le chef de la DIPJ, François Bodin.
L'absence des enfants avaient été notée samedi en fin d'après-midi, entre 17 heures et 18 heures, et des voisins ont rapporté à l'AFP que dès 18 heures des proches des deux enfants, issus d'une famille franco-ivoirienne, avaient commencé à les chercher.
D'importants moyens ont été depuis déployés, comprenant notamment 200 policiers, des agents municipaux, des pompiers spécialisés et des chiens pisteurs pour tenter de les retrouver, sans succès. Une tante des enfants avait pour sa part raconté à l'AFP dimanche que les deux enfants avaient été réprimandés, dans l'après-midi de samedi, pour avoir joué trop près de cette piscine, sans autre précision.
Selon des proches cités par la police lundi, Erane et Andy avaient par ailleurs manifesté leur frustration de ne pouvoir se baigner, ce qui avait déclenché des recherches comprenant aussi le lac de Bordeaux, situé à quelques kilomètres.
Erane, originaire de Lorient, se trouvait de passage dans cette ville en banlieue de Bordeaux. Andy, pour sa part, habitait Bruges, non loin d'Eysines, avec sa mère.