L’opposition refuse la main tendue de Saidou N. Ba
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L’opposition dite significative récuse Seydou Nourou Ba et réclame la mise en place d’une commission arbitrale conjointement désignée par le pouvoir, l’opposition et la société civile, pour une bonne gestion du processus électoral.
L'Initiative pour des élections démocratiques au Sénégal, portée sur les fonts baptismaux hier, n’est pas une coalition politique. Il s’agit d’une plateforme regroupant une vingtaine de partis politiques de l’opposition dite significative et des mouvements indépendants qui réclament des élections libres et transparentes. Après avoir considéré les dernières législatives comme étant les plus mauvaises dans l’histoire politique du Sénégal, le porte-parole de la plateforme a esquissé ce qu’il présente comme les conditions d’une bonne gestion du processus électoral au Sénégal.
La mise en place d’une commission arbitrale conjointement désignée par le pouvoir, l’opposition et la société civile, est la première de ces conditions. En lieu et place d’un médiateur (Saidou Nourou Ba), cette commission se chargera de conduire des ‘’concertations sérieuses’’ pouvant aboutir à une loi et à des dispositions électorales fiables et acceptées par toutes les parties prenantes. Avec, pour garantie, l’engagement solennel du président de la République à appliquer et à faire appliquer les conclusions sérieuses sur le processus électoral. En second lieu, les responsables des partis signataires de cette plateforme ont exigé un audit indépendant du processus électoral, y compris le système de décompte des voix et de transmission des résultats électoraux avec l’implication de la société civile africaine et des partenaires internationaux.
‘’La séparation des votes des militaires et des civils pour supprimer l’utilisation abusive des ordres de mission et la distribution transparente des cartes d’électeur par des commissions, conformément aux dispositions du Code électoral, avec l’implication des partis et des structures de contrôle du processus électoral et la publication des listes électorales et des bureaux de vote au plus tard en juillet 2018’’, a formulé Mamadou Lamine Diallo, porte-parole du jour.
Sur le plan politico-judiciaire, les initiateurs de la plateforme ont demandé l’arrêt des ‘’répressions politiques et de l’instrumentalisation de la justice pour éliminer des candidatures à l’élection présidentielle prochaine’’. Aussi, la mise en place d’une haute autorité, indépendante de l’Administration, pour jouer le rôle de régulateur de la démocratie face à qu’ils considèrent comme faillite de l’actuelle Cena. Enfin, ‘’ils préconisent la nomination des juges indépendants en lieu et place du Conseil constitutionnel pour la proclamation des résultats’’.
Pour l’effectivité de toutes ces exigences, les partis politiques et organisations signataires de cette initiative ont élaboré un plan d’action qui prévoit, à sa phase 2, une marche d’ici fin janvier 2018.
L’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), le Parti démocratique sénégalais (Pds), le parti Pastef (Les patriotes), Agir, And Jëf-Pads, le Rassemblement national démocratique (Rnd), Bokk Gis Gis, Taxawu Temm, Yoonu Askan Wi, Grand cadre, Cnts/Fc Authentique, Tekki … sont, entre autres, signataires de cette plateforme.
MAMADOU YAYA BALDE