Guédiawaye épargné, Pikine crie ‘’eau-secours’’
Dans la banlieue dakaroise, une partie de la population du département de Pikine souffre de la pénurie d’eau. A Guédiawaye, on ne se plaint pas trop. Quatre communes sur les cinq ne se plaignent pas.
‘’J’achète des bouteilles pour une valeur de 4 000 F Cfa, tous les deux jours, depuis plus d’un mois’’. Ce cri du cœur est celui d’un père de famille trouvé dans un quartier de la commune de Pikine-Nord. Selon Seydou Diallo, la coupure d’eau lui pose beaucoup de problèmes, surtout financiers. ‘’Notre robinet ne s’ouvre que moins d’une heure par jour. C’est tard dans la nuit. Des fois, nous attendons jusqu’à 2 h du matin. Si on ne voit aucune goutte, on est obligé d’aller dormir, car nous allons le lendemain au travail. Vraiment, nous souhaitons que la pénurie soit réglée et le plus vite possible. Nous dépensons beaucoup d’argent pour acheter de l’eau, alors que la facture arrive à la fin du mois’’, confie ce cadre dans une entreprise de la place.
D’autres, pour s’en sortir, contrairement à Diallo, veillent pour remplir tout ce qui peut contenir de l’eau. ‘’Pour dire vrai, on ne sait pas à quelle heure on aura de l’eau. Nous ouvrons le robinet et dès qu’on entend le bruit de l’eau qui coule, on se réveille pour remplir le maximum de récipients. Le plus cocasse est que nous n’avons qu’une heure de temps pour les remplir. Ce que nous avons comme eau ne nous suffit pas pour combler nos besoins de la journée. C’est une situation difficile que nous sommes en train de vivre’’, raconte d’un air désolé Rama Seck, trouvée au quartier Lansar de Pikine. La dame indique que l’idée d’aller à la mer pour laver les habits n’est pas exclue, si la situation perdure.
Le constat est plus ou moins unanime, dans plusieurs zones du département de Pikine, à l’exception de Keur Massar, une localité où le problème de l’eau se pose rarement.
De l’eau avec une basse pression
Contrairement à Pikine, à Guédiawaye, seule la commune de Golf-Sud (voir ailleurs) est confrontée à un manque criard d’eau. Les 4 autres communes que sont Sam-Notaire, Ndiarème Limamoulaye, Wakhinane-Nimzatte et Médina Gounass sont épargnées. Là-bas, les habitants n’entendent parler de coupures d’eau qu’à travers la presse. Les nombreuses personnes interrogées parlent d’une baisse de pression, mais l’eau coule des robinets. ‘’On n’a pas de souci avec les coupures d’eau. Seulement, il est parfois noté une baisse de la pression. Jusqu’à présent, nous sommes épargnés’’, ont dit plusieurs habitants de cette ville interpellés par ‘’EnQuête’’.
CHEIKH THIAM