Publié le 27 Mar 2020 - 19:21
CONSÉQUENCES DU COUVRE-FEU

Le malheur des boutiquiers et le bonheur des vendeuses de couscous

 

Le petit commerce souffre du couvre-feu instauré dernièrement au Sénégal. Ils sont boutiquiers, vendeuses de bouillie ou de céréales.

 

Tous les Sénégalais - disons presque - sont aujourd’hui obligés de cesser toute activité dehors à partir de 20 h. Ce qui ne va pas sans conséquence. Les boutiquiers de quartier voient leurs chiffres d’affaires baisser sensiblement. À quelques mètres du stade Alassane Djigo, Mamadou Ba y tient un commerce au coin de la rue. ‘’La situation est un peu difficile. Nous n’arrivons plus à vendre comme avant, parce que nous sommes obligés de fermer avant 20 h’’, se désole-t-il. Même s’il comprend la nécessité d’une telle mesure pour le bien de tous. Le manque à gagner est énorme, pour lui qui faisait l’essentiel de ses recettes journalières le soir. Un peu plus loin, Amadou vit la même situation. Plus fataliste, il a peur que certaines denrées pourrissent dans sa boutique. ‘’Nous risquons d’enregistrer beaucoup de pertes’’, s’inquiète-t-il.

Derrière son comptoir, Malick Ba affiche le sourire, malgré les difficultés qu’il vit au quotidien. Lui n’est pas troublé par la baisse des recettes, mais plutôt par la lenteur notée dans la livraison de certaines commandes. Les grossistes sont obligés, à l’en croire, de fermer plus tôt. Les commandes se multiplient et ils ne peuvent plus assurer toutes les livraisons avant l’heure fatidique du couvre-feu.

Néanmoins, il salue les mesures prises par le chef de l’État Macky Sall. Mais il souhaite que l’heure du couvre-feu soit revue. ‘’Je préfère qu’on aille jusqu’à 21 h au moins, pour que l’on puisse vendre nos produits‘’, dit-il tout en gardant espoir que tout rentrera très bientôt dans l’ordre.

Une proposition qui ne ravirait pas que les commerçants. Les populations en seraient contentes. Sur les réseaux sociaux, la vidéo d’une femme vendant du couscous a fait le buzz, hier. À 19 h 45 mn tapantes, elle a rangé ses bagages, alors qu’elle était entourée d’une horde de clients. ‘’J’arrête. Il faut que je rentre’’, l’entend-on dire, alors qu’il lui en restait encore dans la calebasse.

Le couvre-feu est passé par là. Cette courageuse dame devrait, comme ses collègues de Pikine et même les fonctionnaires, réaménager ses heures de travail. C’est le cas d’Arame Mbengue. Assise sur un banc devant deux grands récipients à l’angle d’une ruelle de Pikine Tally Bou Bess, des sachets à la main, elle les remplit de couscous à moitié ou à ras bord. Membre de l’association Feuleu Yeggo, elle a su très tôt que seul un réaménagement de ses heures de travail lui permettrait de s’en sortir.

Ainsi, malgré le couvre-feu, elle arrive à faire de bonnes affaires comme avant et prépare toujours la même quantité de mil. ‘’Chaque jour, les femmes de notre GIE préparent 50 kg de mil. Nous arrivons à tout vendre. Rares sont les jours où nous n’écoulons pas tout’’, fait-elle savoir. Pourtant, après l’annonce du président Sall, elle a failli fermer boutique. ‘’Le premier jour, j’avais l’intention d’arrêter, mais mes clients m’ont proposé de venir plus tôt que d’habitude. Je venais avant à 20 h, juste après le crépuscule. Maintenant, je viens à 17 h ou à 17 h 30’’, indique-t-elle. Une aubaine pour elle ! ‘Dorénavant, j’ai le temps de me reposer, puisque je termine tôt et rentre tôt’’, signale-t-elle.

Awa Sy, une autre vendeuse, a vu son chiffre d’affaires augmenter. Elle dit qu’avant, elle venait tous les jours avec au moins une bassine remplie de couscous et au maximum deux récipients remplis chacun au 3/4. Aujourd’hui, elle ne vend pas moins de deux bassines de couscous bien pleines.

AIDA DIENE

 

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