CELEBRATION 1er MAI
Le coronavirus s’invite à la fête
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En cette veille de la Journée internationale du travail, marquée cette année par la pandémie de la Covid-19, le mouvement syndical se penche sur son devenir.
‘’Saisir le moment, redynamiser le contrat social et tracer une nouvelle voie’’. Voici le thème choisi par la Coalition des confédérations syndicales de travailleuses et de travailleurs, dans le cadre de la célébration du 1er Mai 2020. Pour 2019, si l’on en croit le mouvement syndical, certes, pas mal d’acquis ont été obtenus, mais d’autres défis se dressent devant les travailleurs.
Il ressort, en effet, de l’évaluation de la première version du Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique un certain nombre d’insuffisances dans son application. ‘’Il nous est apparu nécessaire d’inscrire, dans la phase 2, les principales revendications des travailleurs portant, notamment, sur l’amélioration des conditions d’accès aux services sociaux de base, la qualité de l’enseignement et la diligence des recommandations relatives au nouveau système de rémunération des agents de l’Etat et la baisse conséquente des prix des denrées de première nécessité et des produits de grande consommation, en vue d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs’’, lit-on dans le manifeste de la CCSS, en cette veille de la Fête du Travail.
Ce sera aussi l’occasion, en ces périodes incertaines dues à la pandémie de la Covid-19, de réfléchir ‘’sur de nouveaux paradigmes en rapport avec la recherche, les innovations technologiques, les mutations économiques, environnementales, sociales et culturelles’’. La coalition de préciser : ‘’Cette situation exceptionnelle que traverse le monde, oblige les Etats à penser à l’accroissement des investissements vers les secteurs de la santé et de l’action sociale. Sous ce rapport, l’Organisation mondiale de la santé est interpellée sur la nécessité de réviser à la hausse ses normes relativement aux dépenses de santé publique dans le budget global des Etats.’’
Saluant les différentes mesures prises par le gouvernement pour soutenir les entreprises et préserver l’emploi, le mouvement syndical invite aussi le gouvernement à ‘’investir davantage dans la santé communautaire et sur les ressources humaines en santé’’.
Par ailleurs, à en croire les camarades de Mody Guiro, le moment devrait aussi servir à réfléchir sur les apports du dialogue social ‘’dans les changements structurels, faisant en sorte que tous les acteurs du monde du travail jouent pleinement leur rôle, en accordant une attention particulière à la protection sociale et à la croissance de l’emploi, par le biais d’entreprises durables et de services publics de qualité’’.
A l’analyse, soulignent-ils, deux obstacles majeurs freinent l’élan syndical au Sénégal : la dispersion des forces syndicales et la désunion de ses entités fondatrices (le mouvement ouvrier et l’élite engagée). C’est fort de ce constat que ‘’cinq centrales syndicales de travailleurs, regroupées au sein de la Coalition des centrales syndicales du Sénégal (CCSS) ont décidé, depuis déjà quelques années, de mutualiser leurs forces pour des interventions plus porteuses en vue de reconstruire l’unité syndicale, restituer au mouvement syndical sa puissance et au travailleur sa dignité’’, fait remarquer le manifeste.
Revenant sur le bilan, les syndicalistes rappellent leurs faits d’armes qui ont pour noms, entre autres : augmentation sensible de la prime de transport, revalorisation du Smig horaire porté de 209,10 à 333,808 F, augmentation généralisée des salaires de 8 % de la 1re à la 3e catégorie ; de 5 % au-delà de la 4e catégorie, signature de la nouvelle Convention collective nationale interprofessionnelle… Toujours au chapitre des acquis, ils citent : l’adoption des conventions collectives de branche (nettoiement, enseignement privé, sécurité privée, presse et pétrole), la mise en place du fonds de garantie de l’assurance maladie obligatoire, la mensualisation et la revalorisation des pensions de retraite, l’instauration de la pension minimum de retraite, la mise sur pied du Conseil supérieur de la Fonction publique locale.
MOR AMAR
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