Antoine Diome attendu ce lundi à Touba et à Diourbel
Les fortes précipitations qui se sont abattues ces derniers jours dans le Baol, ont impacté beaucoup de personnes. Le ministre de l’Intérieur est attendu, demain, dans les villes de Touba Mosquée et de Diourbel.
Quartier Route de Bambey. La famille Faye est déboussolée. Et pour cause ! Elle a tout perdu. Les eaux de pluie ont tout détruit sur leur passage, emportant dans leur furie dévastatrice le pan du mur de clôture. Les eaux, malgré l’usage d’une motopompe, ont élu, depuis plusieurs jours, domicile dans les chambres de cette famille. Conséquence : cette famille a été obligée de déménager chez des parents. Le chef de famille raconte son calvaire : ‘’Nous vivons des moments très difficiles. Il faudrait que les pouvoirs publics nous aident à régler définitivement ce problème qui n’a que trop duré.’’
De son côté, Khadim Seck, le président du mouvement Takhawou Ndiarème, ne décolère pas contre les autorités. ‘’Il est incompréhensible que chaque année, en période hivernale, nous vivions ce calvaire. Ce qui se passe est d’autant plus regrettable que les motopompes qui étaient amenées ici, lorsque le ministre Aly Ngouille Ndiaye était de passage en 2019, ont été acheminées pour des destinations inconnues. Ce que nous demandons, ce sont des solutions durables et non circonstancielles. Nous ne voulons pas de denrées alimentaires, mais des solutions définitives.’’
Ce même décor est noté à Ndar Goundaw, à Ngolomith et à Cheikh Anta. Toutes ces personnes impactées veulent que l’eau sorte de leurs habitations. Des solutions définitives, c’est ce que désire le gouverneur de la région. En visite dans ces zones avec le préfet, il a confié : ‘’Le plaidoyer sera fait pour l’érection d’une station de pompage dans ce quartier Route de Bambey. Ce sera une solution définitive pour cette partie de la commune.’’
Le gouverneur, qui accorde une priorité absolue à l’évacuation des eaux, souhaite que ‘’les personnes impactées sortent des eaux’’. Il n’a pas manqué de saluer la solidarité qui existe entre les populations, parce que, ‘’pour le moment, ce sont des voisins qui ont accueilli les impactés’’.
Toutefois, le chef de l’exécutif régional n’exclut pas ‘’que ceux qui veulent être logés dans les écoles le soient.’’
Le gouverneur : ‘’Le plan Orsec, ce n’est pas pour régler des inondations, mais…’’
Revenant sur l’objectif de cette tournée avant celle du ministre de l’Intérieur prévue ce lundi, le gouverneur Ibrahima Fall a confié : ‘’Nous avons entamé une tournée au niveau des zones inondées. Mercredi, ce sera une visite à Touba. C’est pour apprécier le niveau de sinistre dans la commune. Le préfet a fait une tournée, dès les premières pluies. Pour les besoins, ils seront soumis à l’autorité. Pour les maisons envahies, il y a un dispositif mis en place avec l’Onas. Il y a aussi des camions hydro-cureurs.’’
S’expliquant sur le plan Orsec, le gouverneur a dit : ‘’Le plan Orsec, ce n’est pas pour régler des inondations, mais pour une synergie et une coordination des activités à effectuer. En 2020, des appuis ont été notés.’’ Ensuite, il a appelé au civisme des populations, en demandant aux collectivités territoriales d’éviter de faire des lotissements dans des zones non habitables. Pour lui, l’État a fait beaucoup de réalisations avec des ouvrages.
Touba a un plan d’urgence et une enveloppe de 23 milliards pour lutter contre les eaux. A Touba, ville où le ministre de l’Intérieur va commencer sa tournée après un séjour à Saint-Louis, des maisons sont envahies par les eaux pluviales. Dans cette localité, des échauffourées ont même été notées entre habitants, avant que la police n’intervienne. Au quartier Sourah de ladite ville, les populations demandent des secours aux pouvoirs publics.
Ndiaga Niang raconte le calvaire de ses cohabitants : ‘’Rien n’a été fait. La mairie est aux abonnés absents. Et dire que le regretté khalife Serigne Sidy Mokhtar avait remis un milliard, en 2012. Si cet argent avait été utilisé à bon escient, on ne parlerait plus d’inondations à Touba.’’
Dans la commune de Bambey, les quartiers qui se situent dans les zones marécageuses sont également envahis par les eaux. Bref, c’est la quasi-totalité de la région, fortement arrosée depuis plus de quatre jours, qui est sous les eaux. Des populations dorment à la belle étoile. Pour le moment, il est difficile, voire impossible de dire avec exactitude le nombre de personnes impactées.
BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)