Publié le 22 Aug 2022 - 14:22
MALI

La classe politique plaide pour le retour de l’ordre constitutionnel

 

C’est un ensemble de partis politiques maliens qui a regretté les deux années de prise de pouvoir par les militaires. Dans une ‘’Déclaration sur l’an II de la rupture de l’ordre constitutionnel au Mali’’, le cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie au Mali a regretté, ce 18 août 2022, ‘’qu’un groupe de militaires a pris, devant l’histoire, la lourde responsabilité d’interrompre le processus démocratique au Mali, suite aux événements ayant conduit à la démission forcée du président de la République et procédé à la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement’’. Le document a été signé par les présidents des partis et regroupements politiques suivants : EPM, Espérance Nouvelle-Jigiya Kura, ARP, NVPM, Asma-CFP, Yelema, ADRP, Icap, CNDR, Parti Mali émergence, CVCRT.

Cela fait désormais deux ans que le colonel Assimi Goïta et ses hommes se sont emparés du pouvoir à travers un coup de force militaire. Les signataires se veulent clairs : ‘’En deux ans de transition, estiment-ils, le constat est triste, le bilan est catastrophique et la situation est inquiétante. Il faudra tout de même saluer la résilience du peuple malien qui a ténu face aux effets néfastes des sanctions infligées à notre pays par la faute des autorités résolument engagées sur la voie de la confiscation du pouvoir’’.  

Malgré l’engagement patriotique des forces de défense et de sécurité du Mali, la classe politique dit constater que pratiquement rien ne fonctionne dans le pays.

En effet, assurent-ils, ‘’la presque totalité du territoire national reste encore sous l’occupation des forces du mal qui montent visiblement en puissance et de façon inquiétante ; l’Administration est absente de la majeure partie du territoire et son retour, qui est plus que nécessaire, est hypothétique. Au même moment, notre pays perd des alliés traditionnels de la lutte contre le terrorisme, invités à quitter le Mali à la demande de nos autorités’’.

Les formations politiques estiment que le Mali s’isole de plus en plus sur le plan diplomatique et se referme sur lui-même, du fait des autorités qui ont opté pour une diplomatie de rupture, alors que dans la situation actuelle, notre salut réside plutôt clairement dans l’accompagnement de tous les partenaires face à ces dures épreuves.

Pendant ce temps, la situation intérieure ne s’améliore pas. Pire, relèvent les politiciens, ‘’la vie coûte de plus en en plus cher et le panier de la ménagère n’a jamais été aussi vide que cela remonte aussi loin dans la mémoire. Rares sont les Maliens qui arrivent à se nourrir à souhait, et très nombreux sont nos compatriotes qui peinent à accéder aux produits de première nécessité tels le petit mil, le riz, le sucre, le lait, le carburant, pour ne citer que ceux-ci, qui apparaissent aujourd’hui comme des produits de luxe. Pendant que les Maliens tombent dans la précarité et vivent dans les difficultés du fait de la baisse vertigineuse de leurs revenus et de leur pouvoir d’achat, aucune autorité n’a consenti à sacrifier son salaire et ses avantages’’.

Tout cela sévit, selon les présidents de formations politiques signataires, dans une atmosphère de pensée unique imposée. Car ‘’les Maliens sont plus que jamais divisés, par la volonté délibérée de certains qui ont opté pour l’invective, l’anathème et la stigmatisation comme seule réponse à ceux qui ont une opinion et une vision différentes et divergentes, et qui sont à l’occasion traités d’apatrides pour les besoins d’une cause politique’’, dénoncent-ils. En même temps, ‘’les libertés fondamentales sont régulièrement violées, ouvrant ainsi le chemin à la répression et aux règlements de comptes politiques. Les menaces multiformes sont devenues la règle de gouvernance pour anéantir les forces politiques aux voix discordantes et proposantes’’. 

 

Section: 
DONALD TRUMP CONVOQUE UN MINI-SOMMET AFRIQUE-USA À WASHINGTON : Enjeux minéraux, sécurité et diplomatie ciblée
ATTAQUES DU 1ER JUILLET : Bamako pointe des “sponsors étatiques” sans preuve  
MALI : Attaques jihadistes massives aux portes du Sénégal, une alerte ignorée ?
RÉPRESSION VIOLENTE AU TOGO : Trois jours de sang et de silence
L'AFRIQUE QUI BRULE ET CELLE QU'ON APAISE : Togo, Kenya, RDC-Rwanda, trois secousses, un même mépris
SONKO EN CHINE : Diplomatie active, accords concrets et nouvelle ère stratégique
CONFLIT IRAN-ISRAËL : Trêve fragile
CRISE NUCLÉAIRE : L’Ambassadeur d’Iran à Dakar interpelle la communauté internationale
RIPOSTE IRANIENNE CONTRE AL-UDEID : L'offensive de Téhéran bouleverse l’équilibre régional
ISRAËL-IRAN : Guerre préventive ou civilisationnelle ? 
EMPLOIS DANS LE MONDE EN 2025 : 53 millions seront créés, soit sept millions de moins que prévu
DIOMAYE PRESSENTI, BIO DÉSIGNÉ : Les coulisses d’un choix inattendu à la tête de la CEDEAO
YUVAL WAKS (AMBASSADEUR D’ISRAËL AU SÉNÉGAL) : ‘’S’il y a une réaction de l’État du Sénégal…’’
CRISE AU MOYEN-ORIENT ET ENVOLÉE DU BRUT : Le paradoxe pétrolier sénégalais
CONFLIT ENTRE ISRAEL ET L’IRAN : Péril sur l'ordre international
CYBERCRIMINALITE – DEMANTELEMENT RESEAU DE VOLEURS : Interpol neutralise plus de 20 000 adresses IP
MOUHAMADOU BASSIROU POUYE, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AFRICAIN DU CONSEIL D’AFFAIRES CHINE-AFRIQUE DE YIWU : ‘’La visite du Premier ministre va incontestablement redynamiser les échanges bilatéraux’’
En Afrique, le « travel ban » à géométrie variable de Donald Trump
SHARREN HASKEL (VICE-MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES D'ISRAËL) : "Si le Hamas nous rend les otages, il y aura la paix, sinon..."
CAUSE PALESTINIENNE : Les “amis de la Palestine” fustigent l'interdiction de leur sit-in