Publié le 18 Sep 2012 - 14:15
FRANCE- JUSTICE

Le calvaire de Nina, victime de viols collectifs dans sa cité

 

 

Dix ? Vingt-cinq ? Une cinquantaine ? Nina ignore combien de garçons l'ont violée quotidiennement pendant six mois de l'année 1999 dans sa cité de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Elle avait alors 16 ans. "Des fois, il y avait tellement de monde que tout le monde ne pouvait pas passer", a résumé un de ses agresseurs présumés pendant l'instruction.

 

La justice a dénombré au moins 17 garçons. Quinze d'entre eux devaient comparaître à huis clos, à partir de mardi 18 septembre, devant la cour d'assises des mineurs de Créteil pour "viols en réunion" et "violences volontaires". Ils encourent dix ans d'emprisonnement – la moitié de la peine prévue pour les majeurs. Deux autres jeunes seront jugés par un tribunal pour enfants.

 

Le calvaire de Nina a débuté en septembre 1999. De retour d'une séance de cinéma, elle tombe sur un groupe de garçons buvant et fumant du cannabis. Elle en connaît certains. Le plus hardi lui passe le bras autour du cou puis les autres l'encerclent. Ils la mènent au dernier étage d'une tour. Le meneur la somme alors de "coucher avec eux". Elle refuse, en larmes. Il la frappe plusieurs fois au visage, tandis que les autres bloquent l'escalier. Le meneur la viole par pénétration vaginale et anale, puis lui impose une fellation. Les autres rient, la maintiennent. Elle rentre chez elle, prostrée. Ses agresseurs l'ont prévenue, si elle parle, ils "brûleront sa maison" et s'en prendront à sa mère et à son frère cadet.

 

UN ACCUSÉ : "LA FILLE, SI ELLE EST LÀ, C'EST QU'ELLE EST D'ACCORD"

 

Dès le lendemain après-midi, les garçons postés en bas de son immeuble lui intiment de les rejoindre. Elle s'exécute, terrorisée. Ils la conduisent dans l'appartement d'une cité voisine où ils l'abandonnent à une autre bande. Violée par plusieurs autres garçons, elle est libérée dans la soirée avec ordre de revenir le lendemain. Elle obéit "pendant une à deux semaines". Nouveaux viols collectifs malgré ses pleurs et ses vomissements... On lui écrase une cigarette sur la poitrine, symbole qu'elle est devenue propriété de la bande. La rumeur se répand. Nina est "une pute", "une fille facile" qui éprouve "du plaisir" à ces "tournantes". Avec elle, on peut "se vider", avec ou sans préservatif. Durant l'instruction, les accusés – qui ont nié ou édulcoré leur implication – ont martelé ces termes crus. "La fille, si elle est là, c'est qu'elle est d'accord", a estimé l'un d'eux.

Lire la suite sur (...)

Section: 
AFFAIRE CHEIKH TOURÉ : Du rêve à la tragédie
TRAFIC DE DROGUE : La douane saisit 115 kg de cocaïne
LIVRE BLANC-ACCÈS AUX ARCHIVES Les précisions de sources diplomatiques françaises
ENQUÊTE MONDIALE SUR LE TABAGISME EN 2023 : Le Sénégal comptent environ 500 000 adultes fumeurs
LINGUÈRE – FIÈVRE HÉMORRAGIQUE DE LA VALLÉE DU RIFT : Sur 142 prélèvements, 3 sont revenus positifs
Thilogne
Trafic de faux billets
ESCROQUERIE PRÉSUMÉE DE 67 MILLIONS DE FRANCS CFA : L’opérateur économique Serigne Fallou Mbacké nie les faits
EMPLOIS SALARIÉS SECTEUR MODERNE HORS ADMINISTRATION PUBLIQUE : Une chute de 0,4 % notée au deuxième trimestre
ÉDUCATION DES FILLES, LUTTE CONTRE L’INFERTILITE, LE MARIAGE DES ENFANTS… La feuille de route de la Première Dame Marie Khone Faye
Opération désengorgement Kaolack
Fondation Merck
Saisie de 25 kg de haschisch à Pikine Technopole
AFFAIRE ASER : Pape Mahawa Diouf condamné à un mois de prison avec sursis
AFFAIRE OUMOU WANE – ALIOU NDIAYE- MOUSSA FAYE : Le juge met fin à l’exploitation illégale d’Africa 7
CHERTÉ DE L’ÉLECTRICITÉ : Le collectif Noo Lank dénonce une injustice énergétique
EN GARDE À VUE À LA SÛRETÉ URBAINE DE DAKAR : Soya Diagne devant le procureur aujourd’hui
REDDITION DES COMPTES : Les curiosités de l’affaire Aliou Sall
LITIGES FONCIERS : Le collectif des victimes de la SNHLM réclame ses terrains "achetés et payés"
DIGITALISATION DE LA COMMANDE PUBLIQUE L’Arcop engage la révolution des marchés publics