Une célébration de l’excellence et de l’intégration africaine
Le Prytanée militaire de Saint-Louis fête ses cent ans d'existence, cette année. La cérémonie de lancement de ce centenaire est prévue le 11 février prochain. L'excellence et l'intégration africaine seront ainsi célébrées.
Un siècle ! Ça mérite vraiment une célébration. Les anciens enfants de troupe en sont conscients et ont décidé de donner un cachet particulier aux cent ans de leur école. Après une randonnée pédestre organisée samedi dernier et ‘’Leaning Day’’ le lendemain, le la de cette fête sera officiellement donné ce samedi à Saint-Louis. Ce sera, annonce-t-on, en présence du président de la République du Sénégal Macky Sall. Mille six cents personnes sont attendues dans la ville du Nord, dont 15 délégations étrangères.
La célébration se poursuivra durant tout le long de l'année 2023, d'après le président de l'Amicale des anciens enfants de troupe Saliou Momar Dieng. ''Vendredi, nous allons démarrer le 'Dello Ndioukeul'. C’est une série d’activités civilo-militaires dont des consultations médicales gratuites pour les populations de Bango, sur toutes les spécialités (cardio, neuro et ophtalmo). Il y aura un suivi et des médicaments seront offerts'', a annoncé M. Dieng en conférence de presse hier au cercle mess des officiers, Dakar.
Il est également prévu la réhabilitation de salles de classe de deux écoles. L’une est un abri provisoire se trouvant à Bango et l’autre est l’école Sergine Babacar Guèye. Toujours dans le cadre de la célébration, il est envisagé des activités de reboisement, une mise en place de deux citernes de 1 000 l et des équipements matériels.
Une école d'excellence et d'intégration africaine
Créé en 1923, le Prytanée militaire de Saint-Louis a eu à former de nombreux cadres africains, avec 15 nationalités reçues en dehors du Sénégal. Une flopée de cadres qui donnent satisfaction à leur pays, selon Saliou Momar Dieng. ''Ils occupent des positions importantes, civiles ou militaires, dans leurs pays respectifs. Au Sénégal, le prytanée a donné beaucoup de hauts commandants à la gendarmerie: les généraux Mamadou Guèye Faye, Meissa Niang, Cheikh Sène. Pour l'armée, il y a l'ancien Cemga Abdoulaye Fall et Pape Khalil Fall, actuel chef de l'État-major'', liste-t-il. Parmi les produits du prytanée, il y a aussi les ministres Serigne Mbaye Thiam, Amadou Moustapha Ba, Alioune Ndoye, Oumar Sarr ; des diplomates, des professeurs d'université.
Conditions d'intégration
Revenant sur les conditions d'entrée dans cet établissement, M. Dieng note qu'il faut être brillant. Pour avoir la chance de réussir le concours, l'élève en classe de CM2 ne doit pas être moyen, mais excellent. ''Le concours est très sélectif. Parfois, sur 3 000 à 3 500 candidats, il n'y a que 65 qui sont retenus'', soutient-il. ''Les 50 premiers sont affectés à Saint-Louis et les 15 autres sont dispatchés dans le cadre de la coopération avec les pays tiers, dans les autres prytanées comme le Niger, le Burkina Faso, le Gabon, le Mali, le Bénin et la Côte d'Ivoire'', poursuit Saliou Momar Dieng.
Pourtant, au début de sa création, cette école était réservée aux fils de chefs. Après, elle est devenue l'école des fils d’officiers. De mutation en mutation, elle est devenue l'école militaire préparatoire africaine qui formait des cadres pour des armées africaines. Elle est baptisée Prytanée militaire Charles Ntchoréré de Saint-Louis (PMS) par le premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor, en 1973. Le parrain est un ancien officier français d'origine gabonaise, qui a eu à commander l'école. Il a été fusillé durant la Seconde Guerre mondiale.
En effet, selon Saliou Momar Dieng, il n'était pas considéré par les Allemands comme un officier, mais un prisonnier africain. Et il a refusé d'être traité comme tel. ''Il a eu à montrer des signes de bravoure, de courage, d'intelligence et de leadership'', renseigne M. Dieng.