Publié le 10 Oct 2012 - 11:34
ALGÉRIE- TEN TEN 2012

Les homosexuels Algériens veulent entrer dans la lumière

 

 

Alors que l’homosexualité est un délit puni par la loi algérienne, des associations se mobilisent pour faire évoluer les mentalités. Tel est l’objectif de TenTen 2012, la journée nationale de sensibilisation organisée mercredi.

 

Allumer une bougie pour "éclairer ceux qui sont dans l’ombre". Pour la sixième année consécutive, l’association Alouen organise, mercredi 10 octobre, une journée nationale des LGBT algériens (lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels) : TenTen 2012. Le principe est simple. À 20h, chaque Algérien, quelle que soit son orientation sexuelle, est appelé à allumer un lumignon en signe de soutien à la communauté.

 

"Nous voulons juste dire que les homosexuels existent en Algérie", explique la responsable de l’évènement au sein de l’association Alouen, jointe au téléphone par FRANCE24, qui tient à garder l'anonymat. "Nous ne pouvons pas organiser de Gay Pride ou distribuer de tracts dans la rue. Allumer une bougie chez soi, c’est un acte simple et symbolique, une sorte de commémoration."

“Pour mes parents, c’est une amie”

 

Ce rendez-vous, Nour* ne le manquerait pour rien au monde. Cette jeune Algéroise de 32 ans a découvert son homosexualité à l’âge de 13 ans. "Je le savais depuis toujours mais quand on est une petite fille, on est, par définition, asexuée. Ce n’est vraiment qu’à la puberté que j’ai pu mettre des mots sur ce que je ressentais. C’était tout à fait naturel", confie Nour.

 

Elevée dans une famille très traditionnelle, la jeune femme n’a toujours pas fait son coming out. Enfin pas tout à fait... "Je ne l’ai jamais caché. Certains de mes proches le savent, d’autres pas", raconte Nour. Une réaction l’a marquée tout particulièrement. "Quand j’ai essayé de le dire à l’une de mes proches, elle m’a coupée net en me disant : 'Tu n’es pas en train de me dire que…'. Je me suis immédiatement rétractée", se souvient-elle. "Finalement, quelques années plus tard, c’est elle qui est revenue pour me dire qu’elle avait compris."

 

Aujourd’hui, Nour vit toujours chez ses parents. Non pas parce qu’elle ne souhaite pas prendre son indépendance, mais parce que celle qui partage sa vie depuis un an travaille en dehors de la capitale algérienne. Trop compliqué à gérer. Sa moitié, tout le monde la connaît. "Ma famille l’adore. Pour mes parents, c’est une amie. En revanche, certains de mes frères et sœurs savent que c’est ma compagne. Ils ont même des petites attentions pour elle."

 

La multiplication des "mariages rainbow"

 

Une ouverture d’esprit que ne rencontrent pas toujours les homosexuels. Dans cette société patriarcale où, officiellement, la sexualité n’existe pas hors mariage, les jeunes femmes ne peuvent quitter le cocon familial que pour rejoindre le domicile conjugal. Certaines se marient donc sous la pression de leurs proches ou ont recours à ce que l’on appelle le "mariage rainbow". Le principe ? Une femme et un homme homosexuels s’unissent pour sauver les apparences et pouvoir vivre plus facilement leur sexualité. L’association Alouen reçoit d’ailleurs beaucoup de demandes de ce type. "Je ne peux pas mentir à ce point", admet Nour, sans pour autant condamner ceux qui se prêtent à la "mascarade". Car l’homosexualité reste taboue.

 

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