Arbre de la paix symbole de la fraternité entre les deux peuples
![](https://enqueteplus.com/sites/default/files/styles/article-default/public/main/articles/Picture2_2.png?itok=udICMGFf)
Ce mardi 4 février 2025, Son Excellence Hassan Asgari a accueilli une cérémonie symbolique marquant à la fois le 46e anniversaire de la Révolution islamique d’Iran et les 52 ans de relations diplomatiques entre le Sénégal et l’Iran à la résidence de l’ambassadeur d’Iran au Sénégal. Placée sous le signe de la paix et de la fraternité, cette initiative a réuni des diplomates et des officiels sénégalais, dont Ousmane Diop, directeur Asie-Pacifique-Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères, et des représentants de la société civile. Au cœur de l’événement : la plantation d’un baobab, emblème du Sénégal, symbole de solidité et de longévité, destiné à incarner l’amitié durable entre les deux nations “sœurs”.
Dans son discours, l’ambassadeur Hassan Asgari a souligné que cet arbre ‘’représente bien plus qu’un simple geste écologique’’. ‘’Tout comme un arbre a besoin de soins et d’attention, nos relations doivent être nourries par la confiance mutuelle et des actions concrètes’’, a-t-il déclaré, rappelant que cette cérémonie préfigure également les célébrations du 11 février, date anniversaire de la Révolution iranienne et de l’indépendance de l’Iran.
Ousmane Diop, représentant le gouvernement sénégalais, a quant à lui insisté sur la ‘’maturité’’ d’une coopération bilatérale vieille d’un demi-siècle. ‘’Cinquante-deux ans de relations fructueuses marquées par des réalisations tangibles et une vision partagée de l’avenir’’, a-t-il affirmé, citant notamment les avancées dans l’industrie automobile, l’agriculture et l’énergie.
Des relations ancrées dans l’histoire et tournées vers l’avenir
Les relations diplomatiques entre le Sénégal et l’Iran, établies en 1971, s’articulent autour de plusieurs piliers :
Coopération économique et industrielle : La Seniran Auto Company, fruit d’un partenariat entre Iran Khodro et le Sénégal, illustre cette dynamique. Récemment, 500 véhicules assemblés localement ont été livrés, répondant aux besoins du réseau de transport sénégalais.
Agriculture et énergie : De futurs accords dans l’agriculture et l’exploitation gazière, secteur où le Sénégal vient d’entrer dans le cercle des producteurs, pourraient entrer en vigueur pour que Dakar puisse bénéficier de l’expertise de Téhéran.
Numérique et formation : Alignée sur la Vision 2050 du Sénégal, la coopération inclut des échanges technologiques et des bourses d’études offertes par l’Iran dans des domaines comme les nanotechnologies et la médecine.
Vers une diversification stratégique
Interrogé sur la place de l’Afrique dans la politique étrangère iranienne, l’ambassadeur Asgari a réaffirmé que ‘’le Sénégal, pays phare de la stabilité en Afrique de l’Ouest, reste un partenaire clé’’. Il a évoqué les récentes initiatives pour étendre la coopération au gaz entre les deux pays où des discussions ont été engagées pour un partenariat dans l’exploitation et la distribution.
Monsieur Diop a, pour sa part, insisté sur la ‘’diversification’’ plutôt que la ‘’réorientation’’ de la diplomatie sénégalaise : ‘’Le Sénégal cultive des relations équilibrées où l’intérêt national guide nos alliances, qu’elles soient avec l’Iran, l’Europe ou l’Asie.’’
Le baobab : Une métaphore de la coopération
Le choix du baobab n’est pas anodin. Arbre sacré au Sénégal, ses racines profondes et son feuillage généreux symbolisent la résilience et l’utilité mutuelle. ‘’Ses fruits nourrissent, son écorce soigne et son ombre protège. C’est exactement ce que nous visons avec l’Iran : une relation où chaque partie apporte et reçoit’’, a expliqué le diplomate sénégalais.
L’ambassadeur Asgari a ajouté : ‘’Planter cet arbre, c’est investir pour les générations futures. Tout comme nos collaborations dans l’automobile ou le gaz, ce geste doit porter ses fruits dans 100 ans.’’
Malgré les sanctions internationales pesant sur l’Iran, les deux pays entendent renforcer leur coopération.
Alors que le baobab prend racine dans le sol dakarois, le Sénégal et l’Iran affichent leur volonté de poursuivre une collaboration multiséculaire.
Le Sénégal réaffirme son engagement en faveur de la paix au Moyen-Orient
Lors d’une récente déclaration, Ousmane Diop, le directeur Asie-Pacifique-Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères, a souligné la position du Sénégal face aux conflits qui secouent la région. ‘’Ce qui se passe à Gaza, au Liban et en Syrie constitue des sources de préoccupation pour les pays épris de paix et de justice comme le Sénégal’’, a-t-il affirmé.
L’adhésion du Sénégal au Groupe de La Haye, composé de neuf pays engagés dans la défense des droits des Palestiniens, s’inscrit dans la continuité de son engagement historique. Depuis 1975, Dakar préside le Comité des Nations Unies pour la défense des droits inaliénables du peuple palestinien, une responsabilité que le pays continue d’assumer avec détermination.
Selon Ousmane Diop, le Sénégal poursuit son action diplomatique pour la pacification de la région, réitérant son attachement aux principes de justice et de souveraineté. ‘’Le Sénégal continue son action pour que l'harmonie puisse régner dans cette région du monde, mais également partout dans le monde entier’’, a-t-il conclu.
Amadou Camara Gueye