Un projet de près de 500 millions F CFA pour accompagner le One Health

Saint-Louis reste l’une des régions les plus exposées à certaines zoonoses. Elle est souvent confrontée à des cas de maladies zoonotiques. C’est dans ce cadre que le gouverneur adjoint, Sidy Guissé Diongue a présidé hier le lancement officiel du projet Aissa qui vise à contribuer à une meilleure connaissance des fièvres hémorragiques virales en Afrique de l'ouest, à travers l'exemple de la fièvre de la Vallée du Rift et de la fièvre Crimée-Congo à la frontière sénégalo-mauritanienne.
L’émergence fréquente de maladies zoonotiques dans la région de Saint-Louis ne laisse pas indifférente les autorités gouvernementales et les partenaires techniques et financiers. Le Comité régional One Health (Croh) s'est engagé à améliorer la prise en charge des cas au niveau régional par la décentralisation des politiques de sécurité sanitaire. D’où l’intervention du projet Aissa dans la zone transfrontalière entre le Sénégal et la Mauritanie qui accueille les parcs nationaux du Djoudj, de Gueumbeul et du Diawling en Mauritanie. Des sites qui sont des haut-lieux d'émergence de différentes zoonoses dont la fièvre de la Vallée du Rift et de la fièvre Crimée-Congo, deux maladies zoonotiques qui touchent aussi bien les animaux que les humains.
Pour Docteure Catherine Cetres-Sossah, virologiste et chef du projet, le projet vise une détection précoce des virus et une diminution des cas épidémiques, ce qui permettra de mieux les gérer au niveau santé, aussi bien animale que publique. « On sait que 75% des maladies infectieuses qui touchent l'homme sont d'origine animale. Dans la région de Saint-Louis, il y a d'autres maladies zoonotiques qui auraient pu être étudiées. Mais, il y a déjà le projet Africam, qui s'occupe de la rage et de l'influenza aviaire. C’est pourquoi, dans le projet Aissa, on a choisi de traiter ces deux fièvres hémorragiques virales, parce qu'en fait, elles s'intègrent plutôt dans la filière ruminant. Et c'est surtout aussi par le fait qu'il y a un intérêt à chercher les virus entre la faune domestique et la faune sauvage. Les virus qui pourraient être transmis à l'interface faune domestique et faune sauvage avec les différents parcs qui sont ici dans la région de Saint-Louis », a expliqué Dr Catherine Cetres-Sossah.
Avant de poursuivre que le projet vise à faire comprendre la dynamique de transmission des deux fièvres hémorragiques virales. La fièvre de la vallée du Rift qui est transmise par des moustiques et la fièvre hémorragique Crimée-Congo transmise par des tiques. Selon toujours Dr Cetres-Sossah, toutes les deux des maladies touchent les petits comme les grands ruminants et peuvent également être transmises à l'homme par ces vecteurs. « En fait, si on veut faire comprendre la gestion des maladies, comment elles se transmettent. D'où l'intérêt de la composante 1, c’est-à-dire l’amélioration des connaissances. Pourquoi les virus sont présents ici et comment ils se transmettent. La deuxième composante, c’est de communiquer et d'informer les communautés locales de l'existence de ces virus et d'essayer de les combattre précocement », a souligné le chef de projet.
Le projet Aissa est financé par l'ambassade de France pour une enveloppe de près de 500 millions de FCFA sur une durée de deux ans. D’ailleurs, son représentant, Sébastien Subsol, a magnifié ce partenariat qui renforce la politique de sécurité sanitaire.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS