Armée et rebelles s'engagent à la trêve mais gardent un droit de riposte
Régime et rebelles en Syrie ont accepté jeudi d'observer à partir de vendredi et pendant les quatre jours de la fête musulmane de l'Adha une trêve âprement négociée par l'émissaire de l'ONU, chaque partie se réservant toutefois le droit de riposter en cas de violation.
L'armée a annoncé en soirée qu'elle suspendrait ses opérations militaires pour la fête du sacrifice, mais qu'elle répondrait "si les groupes terroristes armés continuent à tirer sur les civils et les forces gouvernementales (...) ou à utiliser des voitures piégées et des bombes". Le régime assimile rebelles et opposants à des "terroristes".
De leur côté, les insurgés, qui avaient déjà donné leur accord au cessez-le-feu proposé par Lakhdar Brahimi, se sont engagés à faire taire leurs armes tout en menaçant les troupes régulières de réponses vigoureuses à toute violation."Nous allons respecter le cessez-le-feu à partir de vendredi si l'armée syrienne en fait autant. Mais si elle tire une seule balle, nous répondrons avec cent balles", a affirmé à l'AFP le général Moustapha al-Cheikh, chef du commandement militaire supérieur de l'Armée syrienne libre (ASL). Il a toutefois admis ne pas parler au nom de tous les mouvements insurgés. De fait, le Front islamiste Al-Nosra, qui a revendiqué de nombreux attentats en Syrie, avait rejeté la trêve dès mercredi.
Face au succès incertain du cessez-le-feu, et au vu de la "méfiance" entre les deux camps, l'ONU a dit espérer "de tout coeur" qu'il tienne, selon Martin Nesirky, le porte-parole de son chef Ban Ki-moon. Washington a dit "espérer" que la trêve soit respectée des deux côtés et appelé le régime à ne pas se contenter "de parler de cessez-le-feu, mais que cela s'accompagne d'actes". De son côté, l'Iran, allié de Damas, a salué "la bonne volonté du gouvernement" et qualifié l'annonce de la suspension des opérations de l'armée de "pas positif qui mérite d'être salué", selon la télévision publique.
S'il est effectivement mis en place, il s'agira du premier cessez-le-feu respecté en Syrie, en proie depuis mi-mars 2011 à une révolte populaire devenue conflit armé face à la répression. Le 12 avril, un cessez-le-feu négocié par Kofi Annan, le prédécesseur de M. Brahimi, avait volé en éclats au bout de quelques heures, même si les combats avaient baissé en intensité.
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