Le groupe islamiste Ansar Dine part négocier à Alger et Ouagadougou
L'un des groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), a décidé vendredi d'aller négocier "la paix" à Alger et Ouagadougou, au moment où se prépare l'envoi d'une force armée internationale au Mali, a appris l'AFP de source proche d'Ansar Dine.
"Actuellement nous avons une délégation en route vers Ouagadougou. Une deuxième délégation est également en route pour Alger", a déclaré un proche de Iyad Ag Ghaly, leader d'Ansar Dine, contacté par téléphone à Kidal (nord du Mali) depuis Bamako. "Pour la paix, il faut le dialogue", a-t-il ajouté. "Nous sommes pour la paix, et pour la paix, il faut le dialogue", a-t-il ajouté.
Des élus de la région de Kidal, ville du nord-est du Mali située près de la frontière avec l'Algérie, font partie des deux délégations, a appris l'AFP de sources concordantes. Il est prévu que la délégation qui se rend à Alger rejoigne plus tard celle de Ouagadougou, puis de là une délégation pourrait aller au Niger, selon ces sources. Le président burkinabè Blaise Compaoré est le médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dans la crise malienne. Il a déjà eu des contacts avec des membres d'Ansar Dine à Ouagadougou et a toujours privilégié une solution négociée à la crise, plutôt que le recours à la force.
L'Algérie, puissance régionale incontournable dans le règlement de la crise, prône également le dialogue avec certains des groupes armés qui occupent le nord du Mali et qui rejettent "le terrorisme" et la partition du Mali. Ansar Dine est essentiellement composé de Touareg originaires du Mali et est un des principaux alliés d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la région.
L'annonce de l'envoi de ces deux délégations intervient alors que se tient depuis le 29 octobre à Bamako une réunion d'experts internationaux qui doit mettre au point "un concept d'opération" détaillant la composition et les capacités de la force armée ouest-africaine en préparation pour aller reprendre le nord du Mali avec l'aval de l'ONU et le soutien logistique de plusieurs pays occidentaux.
Jeuneafrique