Publié le 12 Mar 2024 - 17:30
Écho De La Campagne

Quatre visions pour un futur

 

De la préservation des acquis sociaux à l'innovation économique, en passant par la sécurisation du territoire et la réforme éducative, les promesses électorales s'entrecroisent, dessinant des perspectives variées pour le Sénégal de demain. Dans cet écho du deuxième jour de la campagne, nous plongeons au cœur des discours et des enjeux qui animent ces quatre candidats : Pape Djibril Fall, Boune Abdallah Dionne, Boubacar Camara et Bassirou Diomaye Faye.

 

Pape Djibril Fall (coalition PDF) : ‘’Nous avons le savoir et le savoir-faire pour apporter ce changement dont attendent les Sénégalais’’

Les serviteurs se sont déplacés dans la banlieue : Keur Massar, Jaxaay et Yeumbeul, engageant le débat avec les populations locales. Pape Djibril Fall pointe du doigt les problèmes liés au manque d’infrastructures (santé, sécurité et éducation).

Par ailleurs, le plus jeune candidat relève un déficit de cadre de vie : assainissement et inondations et un manque criant de marché à Jaxaay.  ‘’S’ils nous font confiance, nous allons résoudre tous ces problèmes. Nous avons le savoir et le savoir-faire pour apporter ce changement qu’attendent les Sénégalais’’, signale ce candidat de l’opposition.

Après cette diatribe contre l’État central et la défaillance des politiques publiques, il poursuit : ‘’Nous sommes là pour apporter des réponses exhaustives face à ces questions cruciales.’’

La campagne de PDF dans la banlieue s'articule autour de thèmes principaux dans son programme tels que la justice sociale, la transparence gouvernementale et le renforcement de l'économie nationale. Des initiatives visant à promouvoir la participation citoyenne et à encourager la jeunesse à s'impliquer activement dans le processus politique seront également au cœur de sa stratégie.

Boune Abdallah Dionne (Dionne2024) : ‘’Il n’y a pas de développement sans sécurité.’’

C’est dans la commune de Diourbel que Boun Abdallah Dionne a commencé sa campagne. Une ville stratégique pour ce disciple mouride très lié à la famille de Serigne Bassirou Mbacké. ‘’C’est ici à Diourbel, ville de Serigne Touba, Cheikh Ahmadou Bamba et de Mame Cheikh Ibra Fall’’. Le candidat a également prévu de sillonner le pays, de visiter des villes et villages reconnus pour leur importance spirituelle, dans l'espoir de tisser des liens plus forts avec l'électorat religieux.

Il a été reçu par le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké et son bras droit Serigne Moussa Nawel.

Accompagné de Thierno Lo, l’ancien ministre a décliné les différentes cités religieuses qu’il compte visiter. ‘’De Diourbel à Touba, en passant par Ndiassane, Diamalaye, Tivaouane et Thiénaba, je vais visiter toutes ces cités religieuses ainsi que l’Église. J’ai privilégié cette visite de proximité parce qu’il n’y a pas de développement sans sécurité. Nous avons la chance d’être un pays pacifique et sécure en raison du rôle de l’islam non violent pratiqué au Sénégal, contrairement aux pays qui font face au phénomène de l’extrémisme violent’’.

Dans son programme, Mouhamed Boune Abdallah Dionne reconnaît l'influence significative des figures spirituelles sur les orientations politiques de leurs fidèles. C’est ce qui explique sans doute cette démarche qui souligne l'importance des voix religieuses dans le paysage électoral sénégalais.

Boubacar Camara : Éducation gratuite pour les enfants de 6 à 25 ans

Le leader du Parti de la construction et de la solidarité (PCS) Jengu Tabax a fait une caravane de Liberté 6 à Pikine. Boubacar Camara  prône une éducation gratuite pour les enfants de 6 à 25 ans, un budget de 1 000 milliards pour la santé pendant cinq ans et la construction d’une polyclinique dans chacun des départements du pays. ‘’Le secteur de l’artisanat sera doté d’un fonds de 350 milliards en privilégiant les femmes et les jeunes. Un programme révolutionnaire et ambitieux qui mettra fin à l’émigration clandestine’’, confie l’opposant.

‘’Ces réformes ne sont possibles que si l’on attaque le problème de la corruption qui a déstabilisé ce pays’’, lance Kama.  Il poursuit dans la foulée : ‘’Il faut un partage équitable des ressources. La politique n’est pas une affaire d’amateurs. Ce n’est pas une élection de préférence, il faut choisir le candidat qui a les compétences requises pour faire ces changements tant attendus.  Si ce n’est pas moi, il faut me le dire dès maintenant, au cas contraire, votez pour moi.’’

Ces promesses épousent les huit mesures clés de son programme : Éducation et Jeunesse, Santé, Infrastructures et Développement régional, Gouvernance et Participation citoyenne, Agriculture et Industrie.

Bassirou Diomaye Faye (CoalitionDiomaye2024) : ‘’Une image, mille mots.’’

‘’Une image vaut mieux que mille mots’’. C'est la stratégie adoptée à la RTS par les conseillers en communication du candidat Bassirou Diomaye Faye pour son temps d'antenne. Ce sont les images de la caravane DiomayePrésident lors du démarrage de la campagne électorale, ce dimanche qui ont été diffusées, en plus du méga meeting au terrain Acapes des Parcelles-Assainies. La vidéo est sans prise de parole, mais avec une musique de fond.

Un clip de trois minutes repris par la plupart des militants sur les réseaux sociaux.

Conformément à la décision du CNRA, le retrait de l’enregistrement de Moustapha Guirassy, directeur de campagne de Bassirou Diomaye Faye, est toujours maintenu.

La veille (dimanche), le spécialiste des Tic et professeur au Cesti avait fustigé cette restriction, accusant le CNRA d'abus de pouvoir. ‘’Si la RTS1, en application de la décision du CNRA, n'est en rien fautive de la non-diffusion du temps d'antenne du candidat Bassirou Diomaye Faye, ce n'est pas le cas pour le régulateur’’.

Il enfonce le clou : ‘’Le CNRA a outrepassé ses prérogatives. Même si la loi électorale est claire sur le fait que le temps d'antenne est réservé aux candidats en lice, en l'absence de la prise de parole dudit candidat, la plage qui lui est dédiée lui appartient entièrement. S'il décide qu'un écran noir doit être affiché pendant trois minutes, ce choix doit être respecté. Le zapper complètement constitue une rupture d'égalité qui est contraire à la loi.’’

AMADOU CAMARA GUEYE

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