Ce que les chiffres ne montrent pas
Loin d’être un obstacle, avoir des milliers de doublons externes peut être un avantage au deuxième tour. Décryptage avec le doctorant en Science politique à l’Université de Laval au Canada, Bassirou Beye.
Face au syndrome des doublons, les candidats admis au 2nd tour ont intérêt à faire très attention pour passer le cap des parrainages. Il faut souligner qu’avoir un taux de doublons moins élevé ne signifie nullement avoir plus de chance de réussite. C’est comme au baccalauréat. Parfois, il est préférable d’avoir une très mauvaise au premier tour que d’avoir une note proche de la moyenne.
Par exemple, pour le parrainage, Bassirou Diomaye Faye a 4212 parrains à régulariser. A première vue, cela peut paraitre un peu plus simple pour lui que pour Mahammed Boun Abdallah Dionne qui doit régulariser 7817 parrains. Mais si l’on se fie au taux d’efficacité calculé par le doctorant en Science politique à l’université de Laval Bassirou Beye, c’est-à-dire le seuil minimum de réussite à atteindre pour valider son parrainage, Boun Dionne peut passer devant Diomaye. Car il la possibilité de 22523 parrains, alors que Diomaye ne peut en déposer que 6609.
Le calcul de leur taux d’efficacité donne 34,71% pour Dionne ; 63,84% pour Diomaye. Cela veut dire que c’est le taux de validation qu’il leur faudra au 2nd tour pour valider leurs parrainages. A Aminata Touré, il faudra un taux de réussite de 95,86% pour continuer à espérer participer à la prochaine présidentielle. Amadou Seck, Amadou Ly, Abdourahmane Diouf, Abdoul Mbaye ont respectivement l’obligation de valider au moins 70,11% ; 71,00% ; 74,95% et 79,81% pour réussir leur parrainage. Papa Djibril Fall et Bougane Gueye Dani sont également au-delà de la barre des 60% de taux de réussite nécessaire pour espérer participer à la prochaine présidentielle. C’est Rose Wardini qui a le pire taux avec 98,22%.