Libérée jeudi, l’inculpée Marième Sow cueillie chez elle hier matin
Grosse désillusion pour la dame Marième Sow et ses proches. Inculpée et placée sous mandat de dépôt en novembre passé dans le cadre du dossier Imam Ndao, la dame a bénéficié d’une liberté provisoire jeudi passé. La décision a été prise par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar qui a infirmé l’ordonnance de refus rendue par le doyen des juges d’instruction. C’est la raison pour laquelle l’inculpée a été libérée. Mais sa liberté n’a duré que le temps d’une rose car, à la surprise de ses avocats et de ses proches, elle a été cueillie chez elle, hier matin. Son retour en prison s’explique par le recours introduit par le parquet général. Celui-ci s’est en effet pourvu en cassation bien après. Une décision qui suscite colère et bien des interrogations de la part des proches de Marième Sow. Ces derniers ne comprennent pas que le maître des poursuites ait attendu que la prévenue sorte de prison pour saisir la Cour suprême deux jours après.
Marième Sow est la belle-sœur de Makhtar Diokhané, un présumé terroriste rapatrié en avril dernier du Niger d’où il a été arrêté en novembre passé lorsqu’il tentait de se rendre au Nigeria pour rejoindre Boko Haram. La dame a été arrêtée en même que Coumba Niang. Cette dernière, épouse de Makhtar Diokhané, lui avait confié la somme de 171 millions de F CFA. L’argent est suspecté de servir à financer des activités terroristes au Sénégal.
C’est pourquoi, après l’inculpation de Imam Ndao et Cie pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, acte de terrorisme, apologie du terrorisme, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes en bandes organisées, les deux dames ont été elles-aussi inculpées pour complicité. D’ailleurs, c’est compte tenu des dénégations de Marième Sow depuis son arrestation que les juges d’appel l’avaient libérée. Dans cette affaire, le juge d’instruction a bouclé les auditions au fond depuis la fin du mois de juin. Contrairement à la plupart de ses coïnculpés dont Imam Ndao, Makhtar Diokhané a reconnu ses liens avec des réseaux terroristes notamment avec l’organisation d’Abubakar Shékau qu’il avait rejointe.
Il a fait savoir au juge Samba Sall qu’il avait séjourné dans le Nord-est du Nigeria entre 2014 et 2015 mais ‘’dans l’unique but d’y fonder une école coranique’’. Toutefois, selon Jeune Afrique dans son édition de ce dimanche, le présumé terroriste a aussi déclaré avoir accepté une offre financière substantielle pour venir enseigner dans les rangs de Boko Haram, alors qu’il se trouvait en Mauritanie. En revanche, l’inculpé Diokhané s’est inscrit dans la logique de son ancien enseignant, l’Imam Ndao, en soutenant qu’il n’avait plus ses contacts.