La peine de l'ex-président Zuma examinée sur fond de violences
Jacob Zuma est en prison depuis le 7 juillet 2021. Âgé de 79 ans, l'ancien président sud-africain est censé purger une peine de 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice. Jacob Zuma a refusé obstinément de répondre aux questions d'une commission d'enquête sur la corruption. La Cour constitutionnelle réexamine sa sentence ce lundi 12 juillet, alors que le procès a provoqué des violences à l'intérieur du pays, obligeant l'armée à se déployer.
Huit juges de la Cour constitutionnelle, la défense ainsi que différents acteurs se sont succédé pour débattre de la légalité de la procédure.
La priorité de Dali Mpofu, l'avocat de Jacob Zuma est la remise en liberté de son client. « Il a 79 ans, souffre de comorbidités. L'ex-président Zuma n'est présenté par personne comme représentant un risque. Qu'il purge sa peine maintenant ou dans quelques mois ou n'importe quand ne fera pas de différence. C'est simplement de la cruauté. C'est une punition cruelle et dégradante pour lui de rester à attendre l'issue de la procédure qui lui sera favorable ou non », a lancé l'avocat.
La défense a rappelé à plusieurs reprises que les droits de Jacob Zuma doivent être respectés au même titre que tout autre citoyen, questionnant la procédure. Est-ce normal que Jacob Zuma aille directement en prison sans même avoir été jugé, arguant à plusieurs reprises d'« erreurs » et d'« irrégularités » ? Un argumentaire avec pour objectif final d'obtenir la libération de l'ex-président.
Mais l'ex-président a refusé à maintes reprises de participer aux procédures judiciaires, ce qui l'a notamment mené à cette situation rappelle le juge Majiedt. « Nous avons un requérant qui a consciencieusement refusé de participé à toute procédure. Il y a été invité à trois reprises, mais il a décliné ou refusé. Et maintenant on nous demande de revoir notre jugement qui a été délibéré avec attention ».
De nombreux points techniques et juridiques ont été abordés. La Cour constitutionnelle a finalement clôturé son audience lundi soir sans donner plus de précision sur le délai du rendu de sa décision.
Violences, pillages, incendies
Mais cette affaire dépasse désormais le simple cadre des prétoires. Dans le KwaZulu-Natal, des violences ont éclaté depuis le vendredi 9 juillet et se sont étendues à Johannesburg. Initialement, c'est bien l'incarcération de l'ancien président qui a provoqué ces violences. Mais très rapidement, les manifestations ont dégénéré en pillages et incendies. Le désespoir économique et la frustration liée aux restrictions imposées par une troisième vague de Covid-19 ont largement aggravé la situation.
En réponse, l'armée a été déployée dans ces deux régions. Dans un communiqué publié ce lundi, le gouvernement précise que « la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) a commencé les processus et procédures de pré-déploiement pour aider les forces de l'ordre déployées respectivement dans les provinces du Gauteng et du KwaZulu-Natal, pour apaiser les troubles qui ont saisi les deux provinces au cours des derniers jours. »
Des habitants témoignent
Depuis son avion de tourisme, un pilote survole Umkomaas et décrit les scènes de pillage en direct sur sa page Facebook: « Bonjour, il est 13H30. Les routes sont remplies de pilleurs. »
C'est depuis son balcon que Theda East, une retraitée qui vit dans le centre-ville d'Umkomaas a vu le début des pillages: « Ils se sont attaqués au magasin d'ameublement, aux épiceries, à la quincaillerie, aux pharmacies, au centre médical, c'était horrible. »
Pour éviter d'être visé à son tour, Adrian Roets, qui travaille pour une entreprise d'excursions touristiques, a fermé son établissement et renvoyé le personnel. Mais selon lui, certains propriétaires sont prêts à se défendre: « Plusieurs habitants se sont rassemblés pour aider la police, ceux notamment qui ont des armes à feux et qui peuvent se rendre utile. Pour tous les autres, ils sont restés chez eux et se sont barricadés. »
« Beaucoup de Sud-Africains sont anxieux et ont peur », a déclaré lundi soir le président Cyril Ramaphosa, avant d'annoncer le déploiement de l'armée en renfort.
Ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron sur la vaccination et les retraites
C'est la 8e allocution télévisée du chef de l'État depuis le début de la crise. Ce 12 juillet, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures pour éviter une quatrième vague du virus liée au variant Delta, très contagieux.
Emmanuel Macron a annoncé lundi la vaccination obligatoire pour les personnels soignants et non soignants des hôpitaux, cliniques, Ehpad et maisons de retraite, ainsi que pour les professionnels et bénévoles auprès des personnes âgées, y compris à domicile.
Les personnes concernées « auront jusqu'au 15 septembre pour se faire vacciné » et après cette date seront mis en œuvre « des contrôles et des sanctions », a-t-il ajouté dans son allocution à la télévision.
Le champ d'application du « pass sanitaire », réclamé jusqu'à présent uniquement pour accéder aux rassemblements de plus de 1 000 personnes ou aux discothèques, va être étendu à partir du 21 juillet. Il sera exigé également à partir de début août dans les bars, restaurants, trains et avions, a précisé le chef de l'État. « Seuls les vaccinés et les personnes testées négatives pourront accéder à ces lieux, qu'ils soient d'ailleurs clients, usagers ou salariés », a martelé Emmanuel Macron. « Nous allons étendre au maximum le pass sanitaire pour pousser le maximum d'entre vous à aller vous faire vacciner », a-t-il justifié.
Les tests PCR, gratuits en France depuis le début de l'épidémie, ne seront plus remboursés à partir de cet automne s'ils ne sont pas prescrits sur ordonnance.
Emmanuel Macron a annoncé également que « des campagnes de vaccination » contre le Covid-19 seront organisées « dès la rentrée » pour collégiens, lycéens et étudiants. « Pour les collégiens, les lycéens, les étudiants, des campagnes de vaccination spécifiques seront déployées dans les établissements scolaires dès la rentrée », a déclaré le président, alors que la vaccination est déjà ouverte à tous les enfants de 12 ans et plus depuis mi-juin, et qu'il s'agit d'accélérer.
Une campagne de rappel des personnes vaccinées les premières, en janvier et février, va démarrer à partir de « début septembre ». « Dès la rentrée, une campagne de rappel (de vaccination) sera mise en place pour vous permettre de bénéficier d'une nouvelle injection », a déclaré le président de la République, en s'adressant aux personnes vaccinées « en janvier et février », qui étaient souvent les plus vulnérables. « Les rendez-vous pourront être pris dès les premiers jours de septembre », a-t-il ajouté.
État d'urgence sanitaire en Martinique et à La Réunion
L'état d'urgence sanitaire va être déclaré dès ce mardi 13 juillet en Martinique et à La Réunion et un couvre-feu y sera instauré en raison de la circulation accrue du coronavirus. Le chef de l'État a justifié cette décision, qui sera entérinée en Conseil des ministres, par le « niveau de vaccination insuffisant » et par la « forte pression » hospitalière dans ces deux territoires.
La réforme de l'assurance-chômage « pleinement mise en œuvre » le 1er octobre
Emmanuel Macron a confirmé que la réforme contestée de l'assurance-chômage, dont certaines dispositions ont été suspendues par le Conseil d'État, serait « pleinement mise en œuvre dès le 1er octobre ».
Cette entrée en vigueur correspond à une « volonté simple », a-t-il résumé : « on doit toujours bien mieux gagner sa vie en travaillant qu'en restant chez soi, ce qui n'est actuellement pas toujours le cas ».
La réforme contestée des retraites sera engagée « dès que les conditions sanitaires seront réunies », demandant au gouvernement de « travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet à la rentrée ». « Pour protéger les retraites actuelles et celle de nos enfants, sans augmenter les impôts, il est juste et efficace de changer notre système de retraite », a dit le chef de l'État, précisant toutefois qu'il ne « lancer (ait) pas cette réforme tant que l'épidémie ne sera pas sous contrôle et la reprise bien assurée ».
Emmanuel Macron a annoncé par ailleurs « un plan d'investissement » à la rentrée pour « bâtir la France de 2030 » et « faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain ». « À la rentrée, après le travail et les consultations en cours, nous déciderons d'un plan d'investissement qui visera un objectif : bâtir la France de 2030 et faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain, qui dans les domaines du numérique, de l'industrie verte, des biotechnologies ou encore dans l'agriculture, dessineront notre avenir », a déclaré le président.
RFI.FR