La gauche plurielle, grande absente de la présidentielle 2024 ?

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La Gauche plurielle sénégalaise peinerait t-elle toujours à mettre un coup d'arrêt à son émiettement et à assumer ses responsabilités historiques ? Réunie d’abord en Comité d’initiative pour l’unité des forces de la Gauche plurielle le 18 avril 2023 puis en assises les 05 et 06 août 2023 à Dakar dans un contexte préélectoral particulier avec le Président sortant qui ne sera pas candidat ; présageant ainsi une présidentielle 2024 ouverte, elle s’était pourtant engagée à « conquérir démocratiquement le pouvoir
Les 36 organisations parties prenantes de la Gauche plurielle sont aphones dans cette période préélectorale en ébullition où les alliances politico-électorales se forment en perspective de la présidentielle du 25 février 2024. « Les forces de Gauche ne peuvent pas être spectatrices », avait déclaré le Coordonnateur du Comité de pilotage des Assises de la Gauche plurielle, Pape Demba Sy.
Le secrétaire général de And-Jëf aurait pu porter les couleurs de cet important courant politique mais Mamadou Diop Decroix a été recalé à l'étape des parrainages. A moins d’un mois de la présidentielle en perspective, force et de reconnaitre qu’on assiste plutôt à un éparpillement des forces de gauche qui peinent à réaliser leur unité dans la perspective d'une vaste organisation des partis et mouvements capable de constituer une grande force politique de proposition. A l’exception de l’Afp, du Pit, de l’Aj/Authentique, de la Ld, de l’Urd et de la Rta-S, qui se réclament de la mouvance présidentielle, tous les autres organisations (AJS, Bds, Bps, Cnno, Galaxie Communautaire, M2R, Mpcl, Mrg, Msu, Nafore, Niaxx Jariñu/Mag, Pps, Ps, Res/les verts, Rnd, Rsd/Tds, Sör, Ts-Ta/Msa, Udf/ Mbooloo mi, Ufp Émergentes) sont aphones et invisibles sur le terrain politique.
Ainsi, à ce jour, leur promesse de « développer une dynamique nationale qui allie l'élaboration théorique sur des questions de programme et d'organisation à la pratique de mobilisation politique pour la défense des intérêts des populations dans tous les domaines et dans tous les secteurs », n’a pas encore pris forme. Pis, leur adhésion aux conclusions des Assises nationales comme base programmatique consensuelle, historiquement forgée au cours de la lutte du peuple sénégalais pour édifier une République démocratique, laïque, sociale et citoyenne dans un Etat de droit, de souveraineté politique et économique de notre peuple, est resté un vœu pieux. En attendant leur unité conformément à leurs idéaux, valeurs et principes et la stratégie y afférant, les forces de gauche ont du pain sur la planche pour apporter leur participation au grand projet de transformation sociale, de souveraineté nationale, de l'écologisme et du panafricanisme.
Malamine CISSE