Publié le 20 Oct 2012 - 18:36
AMBIANCE D’UN PROCÈS

La défense et le parquet pimentent l'audience

Photo Google

 

 

Le procès pour injures et violences à ascendance opposant, hier, une dame à son fils, a été marqué par les larmes du prévenu et de sa mère. Une prise de gueule entre l’avocat de la défense et le délégué du procureur a pimenté l'audience.

 

 

Alors que la dame Fatou Bâ soldait ses comptes avec son fils, Lamine Barro traduit pour injures et violences à ascendant, la défense et le parquet se sont livrés à une passe d’armes, hier au tribunal régional hors classe de Dakar. Constatant que la mère tentait de disculper son fils, le parquetier a demandé à la dame qui a commis l’avocat de la défense. Piqué au vif, celui-ci s’est éjecté de son siège et a exigé le retrait de la question. ''Je ne permets à Monsieur le procureur de s’immiscer dans mon mandat. C’est une violation de la loi'', assène Me Ousseynou Gaye à l’endroit du tribunal. Et de signifier au parquet : ''Cette question n’a aucun rapport avec les faits. Autant me demander alors combien j’ai été payé…'' Toujours en colère, l’avocat a fini par jeter au juge : ''Je sais où vous voulez en venir... En tout cas, ce n’est pas elle (mère du prévenu)''. Le magistrat de rétorquer aussitôt : ''En tout cas, j’ai ma réponse...''

 

Craignant un incident d’audience, deux autres avocats ont tenté de calmer leur confrère en le retenant par un pan de sa robe noire. En vain, puisque Me Gaye, furax contre le délégué du procureur, est revenu à la charge : ''Je ne me calme pas tant qu’on viole nos mandats''. Puis il a semblé se calmer un peu avant de remonter la moutarde au moment de faire son plaidoyer. ''Je suis outré. Le procureur n’est pas mon chef hiérarchique. Il ne doit pas s’occuper de celui qui m’a payé, quand et où on m’a payé'', a martelé l'avocat, estimant que les droits de la défense sont sacrés et que le procureur doit les protéger. ''En 22 ans de barre, jamais j’aurais pensé que dans un procès, un procureur m’aurait posé cette question. C’est de l’inquisition. Que chacun se limite à ce qu’il doit faire et on s’en tient là'', a poursuivi Me Gaye, avant de promettre à son ''adversaire'' qu'il passera dans son bureau pour lui dire qui l’a commis, et ''vous serez surpris...'' Pour toute réponse, le parquetier a considéré que le débat était dès lors clos quand l’avocat a dit n'avoir pas été commis par la partie civile.

 

Récidiviste

 

Revenu aux faits du procès, le parquetier a estimé qu’ils sont constants malgré les dénégations du prévenu. En effet, Lamine Barro a nié avoir insulté et exercé des violences sur sa mère émigrée en Espagne et venue en vacances. ''Je n’ai aucun problème avec elle mais j’ai un différend avec mon oncle et sa femme qui est une camarade de promotion'', s’est défendu le prévenu présenté comme un adepte du chanvre indien.

 

Larmes aux yeux, tout comme son fils, la partie civile a affirmé que son fils ne l’a pas insulté mais qu’il lançait juste des injures en l’air. Néanmoins, elle a demandé à son fils de quitter le domicile familial.

Pour le délégué du procureur, ''Lamine Barro n’est pas un exemple et n’a pas su tirer les leçons de sa première condamnation''. En effet, pour des faits similaires, il a été traduit en justice par sa grand-mère, en 2010. Aussi le parquetier a-t-il requis 15 jours de prison ferme, alors que la défense a sollicité la compréhension du tribunal en indiquant que son client ''vit un véritable déficit affectif''. Abandonné par son père à l’âge d’un an, Lamine Barro a été confié à sa grand-mère. Délibéré lundi prochain.

 

FATOU SY

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