Un moment de souvenir et de communion
Du 1er au 4 mai 2025, Diofior fête son centenaire. Cette commune du département de Fatick – la deuxième par sa population – a connu un développement fulgurant. Située à environ 150 km de Dakar, Diofior est traversée par l’axe routier Ndiosmone-Ndangane (la Départementale D621) qui la relie à la Nationale 1. Limitée à l’Est, à l’Ouest et au Nord par la commune de Djilasse et au Sud par la commune de Fimela, elle se trouve à 6 km du Delta du Saloum. La commune compte deux grands quartiers (Diongfa et Sindianka) divisés en plusieurs sous-quartiers.
D’après la tradition orale, la première installation humaine sur le site remonterait au XIVe siècle. Elle est l’œuvre de Ndongo Niane, un des compagnons de Maïssa Waly Dione, le fondateur du royaume du Sine. Le village fut ensuite déserté avant d’être réoccupé vers la fin du XIXe siècle. Le pionnier de cette deuxième occupation est Diombo Thiang, un cultivateur originaire de Faoye et descendant de Ndongo Niane. La tradition orale fixe cette installation sous le règne de Mbacké Ndeb Ndiaye (roi du Sine de 1886 à 1897). Diombo a été suivi par plusieurs chefs de famille. Cette occupation du terroir était dispersée en hameaux.
C’est l’épidémie de peste qui s’est abattue sur la zone après la Première Guerre mondiale qui aurait accéléré le départ de la population de Faoye vers Diofior. En 1925, l’administration coloniale, dans le souci d’assurer un meilleur assainissement et un contrôle plus efficace de la population, décide de regrouper les différents hameaux en un village. C’est ce regroupement qui est considéré comme l’acte de naissance de Diofior. Le village qui était alors peu peuplé connaît un rapide accroissement de sa population. D’environ 2 000 habitants en 1960, Diofior compte aujourd’hui 12 795 habitants. La majorité de la population est d’ethnie sérère. Il existe de nombreuses minorités : wolof, pular, bambara, diola, etc. Dans leur majorité, les différentes familles de la commune sont apparentées soit par ascendance, soit par lignée collatérale. La majorité de la population de Diofior est d’obédience musulmane. Le rapide accroissement démographique s’est accompagné d’un développement dans tous les domaines.
A la faveur de la réforme administrative et territoriale de 1972, Diofior devient le chef-lieu de la Communauté rurale. Cette dernière regroupait les villages de Diofior, Djilass, Faoye, Ndibinding, Ngarigne, Rôh, Sorobougou, Soudiane Balla, Soudiane Thiélène et Soumbel. Diofior est érigé en commune par le décret N°90-1135 du 08 octobre 1990.
La principale activité économique de Diofior est l’agriculture sous pluie. Cependant, on note le développement d’autres activités telles que l’élevage, le maraîchage, le commerce, etc.
Diofior connaît l’un des taux scolarisation les plus élevés de la région de Fatick. Sa carte scolaire compte une vingtaine d’établissements : un lycée, deux collèges d’enseignement moyens, deux groupes scolaires privés (dont l'un franco-arabe), un centre de formation professionnel, huit écoles élémentaires publiques (dont une privée), trois daras modernes, une case des touts petits et deux écoles préscolaires. La plupart de ces établissements scolaires ont été créés sur l’initiative de la population qui a construit de nombreuses salles de classe. Aujourd’hui, Diofior abrite le siege de la deuxième Inspection de l’éducation et de la formation du département de Fatick.
Le regroupement des hameaux en village en 1925 a renforcé les liens familiaux. En 2025, Diofior fête ses cent ans d’existence. Le passé de cette ville mérite d’être revisité pour permettre à la jeune génération de connaître les sacrifices consentis par les générations successives. Le centenaire sera l’occasion de retrouvailles entre tous les fils de Diofior et de communion avec tous les amis et partenaires de la ville.
Le commission scientifique mise en place par la municipalité prépare une monographie historique qui permettra de mieux connaître Diofior. Pendant les quatre jours de commémoration (du 1er au 4 mai 2025), il est prévu une exposition, des tables rondes (sur l’éducation, la religion, la santé, le développement), des animations culturelles et des activités sportives. C’est dire que ces journées seront l’occasion pour célébrer Diofior et sa brave population par de multiples activités mettant en lumière les valeurs locales, la résilience, l'inclusion, ainsi que les nombreux progrès réalisés au fil des décennies.
Dr Cheikh KALING
Président de la Commission scientifique
d’organisation du centenaire de Diofior