La communauté internationale dénonce le coup de force des rebelles
Le coup de force des rebelles centrafricains qui ont chassé le président François Bozizé de Bangui, toujours en proie aux pillages, a été largement condamné, lundi 25 mars, par l'Union africaine, les Nations unies, l'Union européenne et la France.
M. Bozizé réfugié au Cameroun, le chef de la rébellion, Michel Djotodia, s'est autoproclamé nouveau président de la République centrafricaine. Il a déclaré à Radio France international qu'il comptait organiser des "élections libres et transparentes" d'ici à trois ans.
L'Union africaine a suspendu, lundi, la participation du pays à l'organisation. Elle a également imposé des sanctions (restrictions de voyage et gels d'avoirs) à sept responsables de la rébellion. Paris a condamné "le recours à la force ayant abouti à la prise de pouvoir" en Centrafrique. La France a envoyé trois cents soldats supplémentaires, en renfort des deux cents déjà sur place, mais n'envisage pas d'évacuation de ses ressortissants. Lundi soir, l'armée a annoncé avoir tué deux ressortissants indiens lors d'un incident.
"MAINTIEN DU GOUVERNEMENT"
Les Nations unies ont annoncé lundi que leurs bureaux et des logements de personnels en Centrafrique avaient été pillés ce week end. Des coups de feu sporadiques étaient encore entendus à Bangui lundi. Dans l'après-midi, le Conseil de sécurité doit tenir des consultations à New York afin de déterminer "comment revenir à la situation constitutionnelle", a expliqué l'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud. Le diplomate a également souligné la nécessité "d'avoir des élections le plus rapidement possible".
Dès dimanche soir, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'était déclaré inquiet des violations de droits de l'homme, tandis que Washington appelait "de manière urgente" le Séléka (la rébellion) à "rétablir la loi et l'ordre" dans la capitale.
La rébellion avait lancé une première offensive le 10 décembre dans le nord du pays et enchaîné victoire sur victoire face aux forces gouvernementales désorganisées, avant de stopper sa progression sous la pression internationale à 75 km au nord de Bangui. Un accord conclu à Libreville en janvier avait débouché sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. Arguant du non-respect de ces accords, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi.
Ils ont cependant déclaré lundi matin qu'ils maintiendraient dans ses fonctions le gouvernement formé de représentants de l'opposition civile et de rebelles à la suite de l'accord de janvier, gouvernement dont Michel Djotodia avait été nommé vice-premier ministre.
Le Monde