L’indemnité de logement pour tous exigée
Le Collectif interministériel des agents de l'Administration sénégalaise, qui regroupe 18 ministères, exige la généralisation de l’indemnité de logement.
La correction d'une injustice au sein de la Fonction publique, c'est ce qu'exige le Collectif interministériel des agents de l'Administration. Selon ce regroupement syndical, qui a tenu une conférence de presse ce jeudi, les indemnités de logement doivent tout simplement être généralisées dans l'Administration.
"Notre collectif regroupe près de 30 mille agents sur les 140 mille de la Fonction publique ne bénéficiant pas l'indemnité de logement. Cela constitue une grande injustice, une discrimination à notre endroit. Les fonctionnaires de l'État doivent être traités de manière équitable. Pour nous, c'est une histoire qui se répète, car lors de la revalorisation salariale généralisée dans l'Administration, nous étions lésés dans un premier temps. Nous avons dû batailler pour avoir gain de cause", souligne le coordonnateur du collectif Omar Dramé.
Même si ce collectif reconnaît s'être entretenu avec la tutelle sur la question, il se penche néanmoins sur quelques actions dissuasives et préventives. "Nous avions eu à discuter du sujet avec le ministre des Finances. Mais à l'époque, il avait prétexté que le budget de 2023 ne prenait pas en compte cette question d'indemnité de logement. Si nous agissons aujourd'hui, c'est aussi pour prévenir et prendre à témoin l'opinion nationale. Nous prenons donc les devants et avons prévu une feuille de route pour que les autorités entendent et satisfassent nos revendications".
Le plan d'actions du collectif
Le collectif, pour espérer faire bouger les choses, entend dérouler des moyens de pression. Ces derniers s'amorcent dès ce "vendredi", par une tournée dans les "ministères concernés" à "Diamniadio et dans le centre-ville", afin d'expliciter les "enjeux" à tous les agents touchés par cette "injustice". La suite de ce mouvement d'humeur verra les agents "arborer des brassards rouges" durant "96 heures", afin de faire part de leur mécontentement.
Mais M. Dramé et compagnie ne comptent pas s'en arrêter là, si jamais leurs interlocuteurs continuent de se montrer insensibles. "Si après ces deux actions, l'État continue de faire la sourde oreille, ce que nous ne souhaitons pas, nous passerons à la vitesse supérieure. En premier lieu, nous comptons organiser une marche nationale avec un objectif de mille agents sur le terrain. Ensuite, si cette mesure se montre elle aussi infructueuse, nous n'excluons pas de paralyser toute l'Administration avec une grève générale", prévient Omar Dramé.
Toujours est-il que le collectif garde un certain espoir que le Rubicon ne sera pas franchi. "Nous espérons ne pas en arriver à ce genre d'extrémité. Car cela va engendrer d'énormes pertes pour l'État. Ce dernier a les moyens de satisfaire notre demande, alors pourquoi prendre certains risques ? C'est ainsi que nous interpellons aussi le président de la République et le Premier ministre pour qu'ils apportent une réponse favorable à notre requête. Car à notre niveau, nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout de notre démarche".
MAMADOU DIOP