Les risques courus par le Mali, le Niger et le Burkina
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a averti le Burkina Faso, le Mali et le Niger des conséquences économiques et financières de leur retrait annoncé de l’organisation régionale. Ces trois pays, qui forment l’Alliance des États du Sahel (AES), ont décidé de rompre avec la Cedeao, qu’ils accusent d’avoir trahi ses idéaux fondateurs.
Dans un communiqué publié à l’issue d’un sommet extraordinaire tenu à Abuja le 24 février, la Cedeao a souligné que le départ de l’AES réduirait la taille de son marché, qui représente 10% du PIB de la région, et perturberait les échanges de biens non transformés et industriels entre les États membres.
La Cedeao a également rappelé que le retrait des trois pays entraînerait l’arrêt ou la suspension de plus de 500 millions de dollars de projets et programmes régionaux dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du pastoralisme, de l’intégration et de l’inclusion régionales, de l’électricité, etc. Sur le plan financier, les trois pays pourraient perdre les investissements de deux institutions financières régionales, la BIDC et la BOAD. Celles-ci disposent « d’une exposition considérable » dans l’Alliance des Etats du Sahel.
La Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC), par exemple, compte actuellement 27 projets du secteur public et 20 projets du secteur privé, à hauteur d’environ 321 634 253 de dollars américains. Quant à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), son portefeuille dans les trois pays représente plus de 33 135 445 dollars américains, soit environ 22,5% du portefeuille total de la Banque dans les 15 États membres.
Le Fonds monétaire international (FMI) a également mis en garde les pays du Sahel contre les coûts de transaction commerciale plus élevés qu’ils devraient supporter en tant que pays enclavés, s’ils quittaient le bloc commercial de la Cédéao. « Les effets négatifs seront principalement ressentis par les trois pays », a déclaré le directeur du département Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie.