L’agent commercial, les 10 millions et le vol du scooter

Un cas d’abus de confiance, de faux et usage de faux en écriture privée assez singulier a été jugé hier devant le tribunal des Flagrants délits. L’agent commercial a servi une explication très légère pour justifier la perte de 10 millions de F CFA.
Les faits sont énormes. Mais Moussa Ngor Ngom a semblé l’ignorer. A l’origine de la disparition de 10 millions de F Cfa, Moussa Ngor Ngom s’est justifié par le vol du scooter dans lequel il avait mis ladite somme. L’agent commercial explique que le jour des faits, après avoir encaissé 10 millions d’un client, il a pris la décision de rentrer avec l’argent, puisque c’était permis. En cours de route, il s’est arrêté chez un parent pour récupérer sa chemise, en garant son scooter devant la maison. A sa sortie, le scooter s’était envolé.
Le prévenu travaille depuis un bon bout de temps pour la société UNI-PARCO. C’est lui qui faisait les plus importantes perceptions. Selon l’accusation, il a profité de cette position privilégiée pour procéder à des rétentions de reçus et à la falsification de factures. A ce jeu, il a lésé plusieurs clients. D’ailleurs, le conseil de la partie civile a insisté sur ces actes qu’il a qualifiés de faux. ‘’Il est coutumier des faits’’, a-t-il martelé. Car, a-t-il confié à la Cour, bien après le 25 juin, date à laquelle le vol a eu lieu, des reçus falsifiés ont été constatés. Compte tenu de tout cela, la partie civile a demandé 15 millions pour tous préjudices confondus.
Le maître des poursuites a abondé dans le même sens, soulignant que les justificatifs qu’il a invoqués ne sont pas fondés. A son avis, ce voleur est imaginaire ; l’agent l’a juste invoqué pour se soustraire à l’action de la justice. Il a requis une peine de 6 mois ferme. A son tour, l’avocat du prévenu a déclaré que personne ne lui a jamais présenté un document falsifié, dans ce dossier. Selon lui, le tribunal ne dispose également pas de preuves de l’inexistence de ce vol. L’avocat a terminé par révéler que la famille du prévenu est en train de tout faire pour régler l’affaire. De ce fait, il a plaidé pour une application bienveillante de la loi.
Il a été entendu en partie car son client a été condamné à une peine de trois mois de prison ferme, assortie d’une amende de 15 millions de F CFA à payer à son ex-employeur.
AMINATA FAYE (Stagiaire)