Kimélabalou Aba présente un bilan satisfaisant
Le Giaba est une institution de la CEDEAO dont l’objectif est de lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Sa Direction générale est assurée par les pays membres à tour de rôle. Depuis 2018, le juge togolais Kimélabalou Aba préside aux destinées de l’institution. Il termine sa mission en juin. L’organisation compte bien assainir les systèmes financiers de tous les États membres.
Il a été nommé directeur général du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (Giaba) le 1er mars 2018. Aujourd’hui, après quatre années d’exercice à la tête de l’institution de la CEDEAO orientée vers la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, le juge Kimélabalou Aba va quitter le siège avec un bilan satisfaisant, si l’on se fie à l’exposé qu’il a fait, lors de la 25e réunion du Comité ministériel du Giaba tenu à Saly Portudal ce mois. Dans ce cadre, le directeur général du Giaba se désole du fait que son mandat se termine en si bon chemin, car un travail de titan a été abattu durant les 52 mois qu’il a passés en sa qualité de DG de l’institution.
‘’Malheureusement, mon retrait se fait à un moment où le Giaba est confronté depuis le début du présent cycle d’évaluations mutuelles en 2016, à des défis majeurs ayant entraîné l’adoption, par le Groupe d’action financière (Gafi) d’un programme d’amélioration de son efficacité en matière d’évaluations mutuelles. C’est dans ce cadre qu’un plan d’action a été adopté en juin 2021 qui oblige le Giaba à soumettre tous les quatre mois, en février, juin et octobre de chaque année, autrement dit à chacune des plénières du Gafi, un rapport d’avancement pour appréciation des progrès réalisés sur la période considérée’’, fait savoir Kimélabalou Aba.
Sur cette lancée, assure-t-il, ‘’à l’heure actuelle, deux rapports d’avancement ont déjà fait l’objet de discussion et d’adoption : le premier en octobre 2021 et le deuxième en février 2022, tandis que le troisième rapport sera examiné et adopté la semaine prochaine par la plénière du Gafi’’.
De façon générale, précise le DG, on retiendra qu’après les deux premiers rapports qui avaient souligné des progrès très limités, le 3e projet de rapport note des avancées très encourageantes et la dynamique doit être maintenue afin d’implémenter les actions restantes avant le nouveau terme qui sera retenu par le Gafi au cours de sa prochaine plénière.
‘’En effet, s’agissant de la mise en œuvre du plan d’action d’amélioration de l’efficacité du Giaba, je suis heureux de vous dire que le Secrétariat du Giaba et ses États membres se sont résolument engagés à redresser la situation. L’amélioration de la qualité et la cohérence du REM (rapport d’évaluation mutuelle) de la Guinée-Bissau adopté en février dernier et des REM de la Gambie et du Togo discutés au cours de ces derniers jours par la commission technique ; est une illustration éloquente du progrès tangible enregistré par les équipes de coordination et les experts évaluateurs’’, a renseigné M. Aba.
Poursuivant, il note que ‘’les nombreux commentaires et observations pertinents et constructifs faits sur les projets de REM de la Gambie et du Togo, ainsi que sur les RdS (rapports de suivi) du Sénégal et du Ghana suffisent à démontrer la détermination des États membres du Giaba à prendre leur responsabilité et à jouer pleinement leur partition dans la mise en œuvre dudit plan d’action’’.
‘’Assainir les systèmes financiers de tous les États membres’’
Il a d’ailleurs invité les différents ministres des pays membres présents à la réunion, à plus de sollicitude à l’endroit des experts qui, à l’avenir, seront sur le terrain pour les besoins des activités du Giaba. ‘’C’est dans ce contexte que je voudrais une fois encore solliciter votre concours afin de mettre les experts relevant de vos différents ministères à disposition, lorsqu’ils seront sollicités par le Giaba ou le Comité interministériel de vos pays respectifs pour entreprendre des activités relatives à l’évaluation mutuelle, de leur accorder le temps suffisant dont ils ont besoin pour s’y consacrer effectivement’’, a-t-il demandé.
Selon lui, tous les experts formés, qu’ils aient pris part à la formation sur les normes du Gafi ou à celle pour être en mesure d’entreprendre les évaluations mutuelles des États membres du Giaba, seront régulièrement sollicités pour faire des commentaires sur les REM et RdS préplénières diffusés par le Secrétariat du Giaba. ‘’Ce faisant, vous ferez œuvre utile en permettant, à travers leurs travaux et contributions, d’assainir les systèmes financiers de tous les États membres contre les produits du crime, particulièrement le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme’’, estime Kimélabalou Aba.
Par ailleurs, le DG sortant indique que la situation du Giaba n’est pas encore stabilisée et une attention particulière doit lui être accordée. ‘’Je tenais néanmoins à vous en dire un mot, afin de vous sensibiliser sur la question pour que vous puissiez accorder au nouveau leadership du Giaba l’oreille attentive dont il aura besoin dans l’accomplissement de sa tâche au quotidien. Comme vous le remarquerez déjà, ce nouveau leadership ne bénéficiera pas du tout d’un état de grâce’’, considère-t-il.
Cependant, ajoute-t-il, ‘’je reste convaincu qu’à l’instar du plaidoyer que vous avez mené au cours des 12 derniers mois, votre comité sera toujours très sensible et attentif à la situation du Giaba et saura lui donner l’impulsion nécessaire qui lui permettra de jouer pleinement sa partition dans le concert du Réseau mondial de LBC/FT du Gafi’’.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)