Interdiction d'une marche de l'opposition prévue à Conakry
Pour justifier l'interdiction, le ministre de l'Administration du territoire et de la décentralisation (Intérieur), Alhassane Condé, a mis en avant la mort le 11 février de onze Guinéens dans un accident d'avion au Liberia, parmi lesquels de hauts responsables de l'armée, dont son chef d'état-major.
"Le 18 février 2013, jour prévu pour les manifestations, coïncide avec le septième jour de la disparition de nos braves soldats", a déclaré M. Condé, qui a également invoqué le "cinquième jour du carême chrétien".
"La tenue d'une telle manifestation, à moins d'une semaine de ce tragique accident (au Liberia), est en contradiction avec nos moeurs, nos coutumes et rites qui ont permis à nos communautés respectives de vivre en paix et dans l'acceptation de la différence", a-t-il affirmé.
"Malheureusement", a-t-il ajouté, "certains de nos concitoyens, au mépris de nos (...) croyances, considèrent que la manifestation de rue est un remède qui constitue un passage obligé pour faire aboutir des revendications non justifiées".
Plusieurs maires de communes de Conakry ont invoqué les mêmes raisons pour interdire les manifestations dans les quartiers placés sous leur autorité.
L'opposition, qui avait prévu d'organiser une marche le 7 février pour dénoncer "des fraudes" en préparation aux législatives de mai, avait accepté de la reporter une première fois pour faciliter la visite le même jour à Conakry de Sepp Blatter, président de la Fédération internationale de football (FIFA).
Elle avait décidé de la tenir le 13 février, avant de la repousser une nouvelle fois en raison, cette fois, de l'accident d'avion au Liberia.
En Guinée, les manifestations de l'opposition sont le plus souvent durement réprimées par les forces de l'ordre et émaillées de violences.
afp