Publié le 3 Jun 2021 - 17:24
ISRAËL

Le chef de l’opposition affirme disposer d’une coalition pour former un gouvernement

 

Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a appelé, tard mercredi soir 2 juin, le président Réouven Rivlin pour lui annoncer qu’il avait réuni les appuis nécessaires à la formation d’un gouvernement d’union, ont fait savoir ses services dans un communiqué. Les adversaires du premier ministre sortant, Benyamin Nétanyahou, sont ainsi parvenus à arracher in extremis un accord sur un gouvernement de coalition inédit dans sa composition.

Le centriste avait jusqu’à 23 h 59 (22 h 59, heure de Paris) pour présenter une liste définitive et atteindre son objectif de mettre un terme à douze ans d’ère Nétanyahou. Il a fait cette annonce après avoir rallié dans la soirée des partis de droite et la Liste arabe unie (RAAM en hébreu). Dirigé par l’islamiste Mansour Abbas, le parti RAAM avait formalisé mercredi soir son appui au projet de coalition contre M. Nétanyahou, levant ainsi l’un des derniers obstacles à la formation d’un gouvernement.

Son équipe a diffusé une image de cet accord de coalition signé par les chefs de huit partis israéliens – deux de gauche, deux de centre, trois de droite et un arabe – qui pourrait marquer un tournant dans l’histoire politique d’Israël. La dernière fois qu’un parti arabe israélien avait soutenu – sans toutefois y participer – un gouvernement remonte à 1992 à l’époque du « gouvernement de la paix » de Yitzhak Rabin.

« Ce gouvernement sera au service de tous les citoyens d’Israël incluant ceux qui n’en sont pas membres, respectera ceux qui s’y opposent, et fera tout en son pouvoir pour unir les différentes composantes de la société israélienne », a déclaré M. Lapid au président Rivlin, selon le communiqué. Et d’ajouter sur sa page Facebook : « J’ai réussi », selon la formule consacrée en hébreu.

Statu quo dans le conflit avec les Palestiniens, relance économique, place de la religion : tout sur le papier divise la coalition hétéroclite en dehors de sa volonté de faire tomber M. Nétanyahou, arrivé au pouvoir il y a vingt-cinq ans, de 1996 à 1999, puis reconduit à son poste en 2009, et inculpé pour corruption.

Sept jours pour répartir les portefeuilles

Le chef de l’opposition et ses partenaires ont désormais sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance de la Knesset, le Parlement israélien. Mais malgré cette avancée, et le premier accord de coalition formé sans M. Nétanyahou depuis deux ans, tout est encore possible.

M. Netanyahou, son parti, le Likoud (droite) et ses avocats sont ainsi à la manœuvre pour tenter d’empêcher qu’un tel accord ait l’approbation du Parlement. Selon la presse israélienne, le président de la Knesset, Yariv Levin (Likoud), pourrait être tenté de faire traîner de quelques jours supplémentaires l’organisation du vote de confiance, espérant dans cet intervalle des défections dans le camp anti-Nétanyahou.

Hasard du calendrier : si les Israéliens n’avaient toujours pas de gouvernement mercredi, ils avaient en revanche un nouveau président élu, le onzième d’Israël. Le travailliste Isaac Herzog, 60 ans, a été élu à une très large majorité par le Parlement réuni en plénière, à cette fonction essentiellement honorifique et dépourvue de pouvoir exécutif.

Les pourparlers autour de M. Lapid traînent depuis la décision, lundi, de Naftali Bennett de rallier le camp anti-Nétanyahou. M. Bennett est pressenti comme futur premier ministre dans le cadre d’une rotation au pouvoir prévue dans le projet de coalition, censée mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire du pays.

Le Monde  

 

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