Publié le 11 Mar 2015 - 08:35
LIBYE

L'ONU suspend sa décision sur une demande d'armement 

 

Sept des 15 membres du Conseil de sécurité ont bloqué une demande de la Libye de déroger à l'embargo sur les armes pour lui permettre de mieux lutter contre les groupes jihadistes, ont indiqué lundi des diplomates.

 

Cette demande du gouvernement libyen d'exemption à l'embargo portait sur des dizaines d'hélicoptères, d'avions de combat et de tanks, ainsi que sur des milliers de fusils d'assaut avec leurs munitions. La Libye souhaitait acheter cet arsenal à l'Ukraine, à la Serbie et à la République tchèque.

Le Conseil s'était donné jusqu'à lundi après-midi pour une décision. Mais l'Espagne a demandé que la demande soit mise de côté en attendant le résultat des efforts de médiation de l'émissaire de l'ONU Bernardino Leon, qui tente de convaincre les factions libyennes de constituer un gouvernement d'union nationale.

La demande espagnole a été soutenue par six autres pays (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Chili, Nouvelle-Zélande, Lituanie). La décision est désormais ajournée sine die, a précisé un diplomate du Conseil.

Le gouvernement libyen souhaitait commander à l'Ukraine six hélicoptères d'attaque, 150 chars T-72 et une trentaine d'avions de combat Sukhoi et MIGs, et à la République tchèque et à la Serbie des milliers de fusils d'assaut et de mortiers et leurs munitions.

Lors d'une réunion du Conseil le 5 mars, l'ambassadeur libyen à l'ONU Ibrahim Dabbashi avait réitéré la demande libyenne, affirmant que son gouvernement en avait absolument besoin pour surveiller les frontières et protéger les champs pétrolifères.

Mais beaucoup de pays membres craignent que les armes livrées ne tombent entre de mauvaises mains et souhaitent que soit d'abord constitué en Libye un gouvernement d'union nationale.

Livrée aux milices, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche de Fajr Libya qui contrôle la capitale Tripoli, et l'autre reconnu par la communauté internationale qui siège à Tobrouk (est).

Les demandes d'exemption doivent passer par un Comité des sanctions qui dépend du Conseil. Dans une lettre datée de vendredi et adressée à ce Comité, l'équipe d'experts de l'ONU chargé de superviser l'embargo souligne que le matériel demandé "est destiné à équiper un grand nombre de soldats, alors que la composition des forces armées libyennes est peu claire".

Tout en reconnaissant que le gouvernement libyen "fait face à des défis sécuritaires exceptionnels", les experts font part de "leurs inquiétudes sur les risques de détournement du matériel militaire", en particulier les tanks et les armes individuelles. Ces armes pourraient être transférées à des milices après livraison, ou des miliciens pourraient s'en emparer à l'issue de combats, expliquent-ils.

Ils craignent aussi que les armes "ne servent dans des attaques sur des zones tenues par d'autres milices, qui ne sont pas des groupes terroristes", comme cela a été le cas quand le gouvernement a lancé des raids sur Tripoli et Misrata. Enfin, la lettre rappelle le risque de "pertes civiles" dans de telles opérations.

(Jeuneafrique.com) 

 

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