Publié le 21 Aug 2012 - 16:33
MALI

Un nouveau gouvernement est né

Le président de la transition, Dioncounda Traoré (D), et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, le 18 avril 2012. AFP/Habibou Kouyaté

 

 

Le président de la transition du Mali, Dioncounda Traoré, a finalement remanié son gouvernement et formé ce lundi 20 août 2012 le cabinet « d'union nationale » exigé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). La nouvelle équipe formée autour du Premier ministre reconduit, Cheick Modibo Diarra, est constituée de 31 ministres, contre 24 dans le gouvernement sortant. Ce remaniement marque le retour de la classe politique malienne au gouvernement, classe politique qui avait été exclue de la première équipe de Cheick Modibo Diarra.

 

La scène n’est pas passée inaperçue : le Premier ministre malien lui-même s’est rendu à la radio-télévision du pays pour remettre aux journalistes la liste du nouveau gouvernement. Cheick Modibo Diarra a peut-être voulu montrer qu’il est resté acteur et non spectateur lors de la formation de la nouvelle équipe. On peut donc dire qu’il a renforcé sa position, surtout quand on sait qu’il a pu garder dans le nouveau gouvernement 18 ministres de l’ancienne équipe sur les 31 que compte la nouvelle. Parmi les six départs (pour 13 entrées), deux sont notables.

 

Création d'un ministère des Affaires religieuses

Celui du ministre de la Communication, Hamadoun Touré, qui restera probablement dans l’histoire du Mali comme le titulaire de ce poste qui a produit le plus de communiqués en un temps record, crise du Nord oblige. Et celui du très discret ministre des Affaires étrangères, Sadio Lamine Sow. C’est un proche du président du Burkina, Blaise Compaoré.

 

Le nouveau patron de la diplomatie malienne s’appelle Tiéman Coulibaly. Son parti est membre du Front pour la démocratie et la République, front anti-putsch. Il y a seulement quatre femmes dans la nouvelle équipe, notamment à la tête du ministère chargé des Maliens de l’extérieur, et celui de la Promotion de la femme. Il faut également noter, dans la nouvelle équipe, la création d’un ministère des Affaires religieuses et du Culte, dans un pays où plus de 90% de la population est de confession musulmane. Et, nettement mieux organisés que les politiciens, ils pourraient très rapidement devenir arbitres, puis maîtres du jeu. Enfin, un touareg fait son entrée dans la nouvelle équipe. Il s’agit d’Ousmane Ag Rhissa, qui hérite du ministre de l’Artisanat et du Tourisme.

 

 

Reconquête du Nord et organisation d'élections

Autre enseignement, les principaux regroupements politiques maliens sont représentés au sein du gouvernement. Cependant, le Sadi, une formation de l’opposition parlementaire, affirme n’avoir aucun représentant dans l’équipe composée de 31 membres. La formation d’un gouvernement d’union nationale est une exigence des bailleurs de fonds et de la Cédéao. Sont-ils aujourd’hui satisfaits ? Pas de réponse pour le moment.

 

Restent les deux priorités de la nouvelle équipe : la reconquête du Nord, où les islamistes ont renforcé leurs positions. Ensuite, l’organisation d’élections libres sur tout le territoire national. Deux grands défis qui ont été l'objet de l'entrevue, lundi à Paris, entre le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et son homologue burkinabè Djibril Bassolé, également bras droit du médiateur de la Cédéao. Djibril Bassolé était l'invité de RFI Soir, hier. Il a notamment évoqué le projet de force militaire de la Cédéao pour le Mali. Un projet au point mort. La Cédéao proposait trois choses : sécuriser Bamako et ses institutions politiques, aider à former la nouvelle armée malienne et intervenir au Nord.

 

Rfi

 

 

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