Le F24 maintient la pression
La plateforme F24 a tenu, ce samedi, un grand rassemblement, à Grand-Yoff pour réclamer la tenue de l’élection présidentielle.
Depuis le report de la Présidentielle, le nombre de manifestations de contestation et de protestation se multiplie à Dakar et à l'intérieur du pays. Ce week-end, des milliers de concitoyens ont répondu à l'appel du mouvement des Forces vives de la nation (F24) qui réclame la tenue de l’élection présidentielle. Présent à la rencontre, un des membres fondateurs du F24 et candidat à l'élection présidentielle, Cheikh Tidiane Dièye, a déclaré qu'il "s’agit de faire savoir à Macky Sall que son mandat s’achève le 2 avril. Le Conseil constitutionnel lui avait clairement demandé de fixer une date pour l’élection présidentielle avant cette date, mais cela n’est pas inclus dans ces dispositions".
Selon lui, ce rassemblement n’est qu’un début, car il y aura d’autres plans d’action que le mouvement des Forces vives de la nation (F24), le Front des candidats à la Présidentielle (FC25) et la plateforme Aar Sunu Élection comptent mener ensemble.
De son côté, le coordonnateur national du Parti conservateur du Sénégal et membre de la coalition Diomaye président, Alioune Cissé, a souligné que Macky Sall, lors de sa dernière sortie, a "voulu montrer aux Sénégalais qu'il veut rester ici, c'est-à-dire continuer à régner jusqu'à la preuve du contraire, même s'il ne l'a pas dit de manière directe".
Il ajoute : "Nous, la coalition Diomaye président, voulons que l'élection se tienne au plus tard avant le 2 avril."
À cet effet, dit-il, "nous lançons un appel solennel à l'endroit des autorités étatiques, les sages, les guides religieux de s'impliquer dans la lutte, de ne pas dire qu'ils ne sont pas intéressés par la politique. Car la politique, quand tu ne l'as fait pas, elle va te faire, parce qu'aujourd’hui, le fait de faire la politique, c'est de choisir également un président de la République."
Dans la même veine, Alioune Cissé a aussi lancé un appel à la CEDEAO, à l'Union africaine et à la France. Il veut leur faire comprendre que "nous avons, aujourd’hui, un président qui a terminé son mandat, mais qui veut toujours rester au pouvoir. Et nous vous demandons de le dire de partir", lance-t-il.
Dans cette même veine, Cheikh Oumar Badji de l'ex-Pastef s'interroge sur la pertinence d’un énième dialogue. "Aujourd'hui, on a fait combien de dialogues ? On ne peut être dans une nation où on a des institutions fortes, comme ils le disent, et à chaque fois qu'il y a un problème, il faut aller au dialogue. Mais quel dialogue ? Finalement, qu'est-ce qu'ils veulent pour ce pays ? Avec qui il va dialoguer ? À chaque fois, il a un groupe d'amis à qui il confie ces genres de missions, solliciter la population pour un dialogue et essayer de négocier", dénonce-t-il.
"Le fait de fixer la date de l'élection n'a rien à voir avec le dialogue. Est-ce que la Constitution a dit pour organiser une élection, il faut aller au dialogue ?", se demande-t-il.
En guise de protestation contre le rapport du scrutin, le F24 a demandé à chaque électeur de se rendre à son bureau de vote habituel, le dimanche 25 février.
Alors que le dialogue va s'ouvrir aujourd'hui, déjà, la majorité des candidats retenus par le Conseil constitutionnel a décidé de ne pas participer au dialogue convoqué par le chef de l’État.
FATIMA ZAHRA DIALLO