''Des retraités refusent de s'en aller''
Directeur général de la Compagnie du théâtre national Daniel Sorano depuis avril 2013, Massamba Guèye prépare activement la reprise des activités à Sorano, après un arrêt de travail d’un mois et demi. A la veille de la rentrée, prévue ce 2 septembre, EnQuête l’a rencontré dans son bureau pour s’entretenir des grands chantiers de Sorano. Notamment dans un contexte de forte concurrence avec le Grand Théâtre.
Qui est Massamba Guèye ?
Massamba Guèye est né et a grandi à Coki (une localité située à 30 km du département de la région de Louga). Titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en Lettres modernes. Je suis enseignant, homme de culture.
Dans quel domaine êtes-vous spécialisé ?
La littérature orale (les contes, les patrimoines). Faire de la littérature française était très utile pour moi juste pour la comprendre mais je me disais : jamais on ne m’invitera à Paris pour parler de la littérature française. Si je dois aller à Paris ou ailleurs, c’est pour parler de nous Africains, de la littérature orale qui a les mêmes statuts que toutes les littératures du monde.
Vous vous êtes fait plus remarquer dans les contes que le théâtre. Avez-vous appris le théâtre ?
Comme tous les bons sénégalais de Louga, j’ai fait du théâtre, du ballet, j’ai écrit des pièces à l’âge de 15 ans. Vers les années 2000, il y avait un manque d’encadrement sur l’administration de développement du théâtre. J’ai développé plus la critique théâtrale. J’ai joué dans des téléfilms, mais je me sentais plus à l’aise avec la parole du conteur, c’est pourquoi j’avais décidé de faire une différence en montrant aux gens que tout le monde n’est pas conteur, tout le monde n’est pas comédien, tout le monde n’est pas humoriste.
Donc, vous vous êtes spécialisé en conte ?
Oui, il fallait travailler pour se spécialiser dans le conte. Mais je n’ai jamais arrêté avec le théâtre que j’ai travaillé avec Macodou Mbengue, Ibrahima Mbaye Sopé, la correction des pièces avec Abdel Kader Diarra (Kader Pichininico), avec d’autres comédiens aussi.
Aujourd’hui, vous êtes directeur de Sorano, que comptez-vous faire pour développer ce secteur qui n’organise qu’annuellement un festival de contes ?
J’ai essayé, quand j’étais professeur, de promouvoir le conte depuis l’école ou j’emmenais mes élèves à voir des spectacles de contes. Par ma structure, ‘’Le théâtre du baobab’’, j’ai initié avec le Goethe Institut ''La caravane du conte''. Aujourd’hui, j’ai la chance de diriger un espace comme Sorano, l’idéal avec la programmation, c’est d’arriver à ce que certaines après-midi soient dédiées aux spectacles pour enfants, mais parmi ces spectacles pour enfants, le conte, l’humour, les marionnettes.
Comment se porte le conte en Afrique ?
Je suis en partance pour Abidjan, pour installer le règlement intérieur, et lancer officiellement le concours du jeune conteur. Je suis représentant du Projet contes et développement au Sénégal depuis 3 ans. Ce projet va être logé à Sorano. Nous allons travailler dès le mois de septembre à la représentation de Kirikou avec nos partenaires qui se trouvent êtres les enfants de la banlieue, Grand Yoff. Le conte va être au cœur des après-midi pour les enfants.
Le conte fait-il partie du programme scolaire ?
Normalement, le conte est inscrit aux programmes. Il se trouve maintenant que les enseignants ne sont pas formés à enseigner le conte. Ce que nous pouvons faire, c’est travailler avec le ministère de la Culture et de l’Éducation nationale, ce que nous avons déjà commencé à faire. Nous voulons que Sorano devienne le tournant de la culture dans le domaine de l’art, le lieu de transmission et non pas seulement le lieu de spectacle.
Le théâtre est le domaine le plus problématique au Sénégal. Que comptez-vous faire pour relancer ce secteur en difficulté ?
En tant que militant pour le théâtre, ma grande préoccupation, c’est d’arriver à ce que les compagnies privées aient une certaine autonomie et une certaine reconnaissance. Faire de sorte que la troupe dramatique soit une sorte de locomotive avec de très bonnes productions, pas des productions où il y a 1 000 ou 2 000 comédiens.
Pourquoi cette limitation ?
Parce qu’aujourd’hui, les billets d’avion coûtent très chers, rien que pour l’appel au Masa (Marché des arts et du spectacle africain), ils ne prennent pas des compagnies avec plus de 10 personnes. Ce que nous pouvons faire, ce sont des propositions qui sont en train d’être étudiées, c’est-à-dire programmer les meilleures productions théâtrales.
Avez-vous déjà noué des accords avec des compagnies pour cette année ?
Nous avons déjà Leyti Fall de la compagnie les ‘’Kakatar’’, la compagnie Fâm de Ibrahima Mbaye Sopé, Macodou Mbengue avec ‘’Les gueules tapées’’. De bons théâtres qui peuvent aller dans les écoles. Nous avons d’autres propositions d’autres metteurs en scène qui vivent en Europe, et qui nous proposent de monter des pièces en théâtre classique. J’ai reçu 20 propositions, mais il nous faut attendre que le comité de lecture soit en place, le théâtre populaire aussi nous a proposé des choses.
L’agenda des soirées théâtrales de Sorano ne bouge plus depuis quelque temps. Que peut-on attendre avec le nouveau management ?
Notre objectif est de permettre la diffusion. Chaque mois ou chaque deux mois, il y aura des programmes de théâtre. Parce que cela ne sert à rien de monter une pièce de théâtre qu’on ne voit pas. Le metteur en scène ne peut que mettre en scène, c’est à nous maintenant de le rendre visible.
Quel est le vrai problème du théâtre : la production et ou la communication ?
Les deux. Il nous faut trouver des moyens pour que ça soit visible et ceci passe forcément par la communication. Un théâtre comme Sorano ne peut pas fonctionner avec un budget de moins de 50 millions de nos francs. Il nous faut au minimum ce budget pour communiquer. Monter et diffuser un spot télé coûte cher et c’est la voie parce qu’il y a une concurrence. Par exemple, samedi, les gens peuvent aller dans mille lieux à Dakar. Et notre travail est de faire de sorte que les gens aient à l’esprit que le premier ou le dernier samedi de chaque mois, Sorano nous présente une pièce de théâtre.
Quel genre de pièces comptez-vous présenter au public ?
Une pièce de la troupe dramatique ou une pièce des compagnies privées, ou bien une collaboration des pièces en tournure sur l’international. Il nous faut, en tant que direction générale de Sorano, aller au festival de Limoges, à Avignon, au Masa d’Abidjan, aller dans ces lieux où se passe la culture, voir les meilleures créations et venir les proposer au Sénégal.
Sorano n’est-il pas un cadre approprié pour abriter le théâtre ?
Si, mais il a 1 000 places. On ne peut pas avoir toujours 1 000 personnes. Si la salle était rétractable, modulable, on aurait pu faire une séance avec 50 personnes. Cette salle est trop grande pour tout le spectacle. Il y a des spectacles qui n’auront que 50 personnes, d’autres 80 personnes, des spectacles intimistes qui n'ont besoin que de 10 personnes.
Le coût de ces spectacles limités, couvriront-ils les charges de fonctionnement ?
C’est la modernité des arts de la scène maintenant. On ne croit plus à la foule, mais à la qualité de spectacle. Si nous arrivons à rendre la salle modulable, nous pouvons organiser des spectacles de 200 personnes voire plus.
Après avoir regardé le théâtre burkinabé ou ivoirien, on n'a plus envie de regarder le théâtre sénégalais. Comment l'expliquez-vous ?
On a une sorte de décalage. Des espaces comme le Burkina sont devenus de vraies fourmilières avec les créations. Les deux grands problèmes que nous avons au Sénégal, c’est que nous n’avons pas un lieu de résidence. Les dramaturges ont besoin d’espace pour créer. On ne peut pas écrire une pièce de théâtre avec les sollicitations sociales que nous avons. Malheureusement, il n’y a pas d’espaces qui favorisent les résidences des créateurs, des dramaturges.
Et l’autre problème ?
Il n’y a pas de support de diffusion. Le théâtre n’est pas subventionné comme il l’est partout dans le monde. Au Sénégal, il faut qu’on quitte la politique d’aide, pour aller vers une politique de subvention.
On dit qu’un comédien qui ne joue pas perd sa science. Qu’en pensez-vous ?
Un musicien peut, avec sa guitare, aller dans un restaurant et jouer, alors que le théâtre demande autre chose. Si on n’a pas de lieu pour jouer, si on n’a pas de moyens pour créer, le public aura beau attendre en vain. Plus les comédiens restent sans jouer, plus ils vont tenter de faire autre chose. Le comédien ne s’épanouit que sur scène.
Est-ce la raison de la fuite des comédiens vers d’autres horizons ?
Bien sûr que oui. Ils préfèrent partir offrir leurs services parce qu’ils ont des familles à nourrir aussi, au lieu de rester là à ne rien faire. Nous jouons plus à l'étranger que chez nous et ça, c’est dommage.
On voit les mêmes artistes depuis que Sorano existe. Pensez-vous à rajeunir le théâtre ?
Ce serait une erreur de dire que Sorano ne rajeunit pas. Effectivement, sur beaucoup de créations, les experts (ceux qui sont allés en retraite administrative), reviennent. Cela donne l’impression que Sorano ne bouge pas. Les gens partent à la retraite, signent des contrats et restent ici. Mais, il faut marquer des ruptures.
Comment ?
Responsabiliser les jeunes. La troupe est aujourd’hui constituée de jeunes, sortis de l’École nationale des arts dont les plus anciens sont issus des promotions 92-94, ce sont encore des jeunes et pas des vieux.
Sont-ils connus du public ?
Il faut présenter ces gens-là. C’est pourquoi cette année, nous avons décidé de conserver la mise en scène de L’île des esclaves de Sékou Lo ou la distribution tourne autour de 5 personnes qui ne sont que des jeunes. Sorano rajeunit, mais vous avez parfaitement raison, il faut savoir marquer la rupture.
Y a-t-il des travailleurs partis en retraite depuis que vous êtes là ?
Quand j’arrivais à Sorano, j’ai trouvé Charles Foster, Soda Mama Fall, Souaré Kouyaté, Sarah Ba qui partaient tous en retraite. Personne n’est éternel. La raison est que quand on a besoin d’un retraité, on peut l’appeler mais Il faut que la transmission soit assurée.
Qu'est ce qui vous empêche de marquer la rupture ?
Il y a des gens qui partent en retraite et qui ne veulent pas sortir de Sorano, ils y font leur siège, alors que les jeunes sont là, talentueux et disponibles. C’est à nous de donner le vrai visage, jouer et montrer qu’il y a vraiment de la rupture. Pareil pour les techniciens, les ballets, qui partent en retraite et restent à Sorano.
Beaucoup de jeunes veulent venir à Sorano pour se former, d’autres pour se perfectionner. Apparemment, ce n’est pas possible, parce que les places ne sont pas libérées. Pouvez-nous nous expliquer les raisons ?
Tout Sénégalais talentueux a le droit de venir travailler à Sorano. Sorano n’appartient à aucune famille, à aucun lobby, à aucun groupe. Il faut que cela soit clair. Moi, je ne céderai à la pression d’aucun lobby.
Y a-t-il des lobbies qui vous mettent la pression ?
Personne ne peut me mettre la pression. Le président de la République, le ministère de la Culture, m’ont confié ces ambitions et je dois rendre compte de mon passage ici. Et je dois rendre compte à la nation sénégalaise parce que nous sommes payés sur l’argent du contribuable.
Comment se porte le statut du comédien à Sorano, permanent, contractuel et prestataires de services suivant les rubriques salaires, indemnités, charges sociales ?
J’ai trouvé une situation sociale très avancée. Les négociations sont très avancées et il y a une bonne harmonisation. Maintenant le problème, on le retrouve partout : c’est la cotisation à l’IPRES (Institution de prévoyance retraite du Sénégal) et je dois préciser que les permanents n’ont pas ce problème. Le syndicat est très responsable et dynamique. Ensemble, nous sommes en train de trouver des solutions pour que tout le monde soit à jour par rapport à l’IPRES.
Il y a aussi un problème d’ancienneté qui a été régulièrement posée ?
Ah oui ! C’est aussi en voie de règlement. Aujourd’hui, les salaires sont harmonisés avec la convention collective du commerce, et il y a une discussion menée par une commission tripartite. C’est pourquoi, moi aussi je me suis lancé dans cette position : discuter avec le personnel pour trouver ensemble les solutions. Mais je ne pense pas que les salaires soient mauvais.
Pourquoi ?
Parce que nous avons dépassé le ratio, nous sommes même au-delà des ratios qu’impose l’UEMOA.
Vous êtes à combien ?
Entre 42 à 48% du budget. Des efforts ont été faits par l’administration que j’ai remplacée et aussi avec le syndicat. Nous sommes rentrés dans cette logique d’amélioration des conditions sociales du personnel en général.
Il y a des travailleurs qui ont duré dans cet établissement, et qui sont toujours prestataires. Comptez-vous les régulariser comme permanents ?
Je ne comprends pas les Sénégalais. Un contractuel, c’est quelqu’un qui est régularisé et qui a un contrat. Malheureusement, si c’est fini, il part.
Oui, mais au-delà de renouvellement de deux contrats à durée déterminée (Cdd), êtes-vous toujours en règle avec la législation ?
Vous savez, on peut renouveler autant de fois le contrat de prestation de service. C’est vrai que pour les Cdd, il y a une convention qui les régit. A partir d’un nombre de Cdd, on est tenu de recruter la personne. Nous sommes dans ce processus-là, j’ai trouvé un plan de recrutement que je compte honorer et respecter. C’est une question de dignité morale. Je dois renforcer les avancées que j’ai trouvées ici.
Allez-vous libérer des travailleurs dans ce processus de régularisation ?
Nous allons recruter ceux dont nous avons besoin, et libérer les autres. Ce n’est pas un droit à être recruté.
Sorano est en plein chantier. Est-ce un nouveau budget ou le nouveau directeur général qui veut marquer son empreinte ?
Non, je n’ai pas trouvé de nouveau budget.
Qu’en est-il exactement du problème du budget 2012 ?
Oui, les financiers ont révélé un déficit de 52 millions sur le budget de 2012. C’est ce qui a été présenté au conseil d’administration, contrairement à ce que nous avons entendu.
Quels sont les grands chantiers de Sorano?
Nous avons besoin d’un minimum de 500 millions pour équiper Sorano. Nous n’avons pas de tomates, ni de table numérique pour faire la lumière qui doit être automatique. Il n’y a pas un seul robot. N’eût été l’apport du matériel du Fesman (troisième Festival mondial des arts nègres), aujourd’hui, il n’y aurait rien à Sorano.
Et maintenant ?
Nous avons décidé dans ce mois d’août, en commun accord, d’arrêter systématiquement pour faire l’entretien technique. Le Régisseur Alioune Diakhaté ‘’Capi’’ nous a proposé un plan de projet à trois jours.
C'est-à-dire ?
Ce sont des projets qui se suivent à savoir : trois jours pour toute la lumière et l’électricité, trois jours pour toute la machinerie, trois jours pour toute la régie décor, le son, etc. L’embellissement extérieur est également prévu.
Pourtant, Sorano a été rénové pendant le Fesman...
Il y a eu des changements qui ont été effectivement faits pendant le Fesman, mais ils ne répondent pas aux normes de qualité. Le bois qui est là, j’ai l’avis de tous les experts, je suis désolé, mais ce n’est pas du bois de scène. Il nous faut des dizaines de millions pour que la scène redevienne celle du théâtre. Nous avons perdu beaucoup d'acoustique en changeant la moquette. Il y a des normes. La table numérique n’est pas à jour. Pas de backline pour faire un concert à l’intérieur de la salle. Il faut qu’on le cherche à l’extérieur et nous en avons besoin.
Qu’est-ce qui est prévu pour le potentiel humain ?
Il nous faut faire de la formation pour le renforcement de capacités. La salle de répétition, nous l’avons trouvée dans une situation déplorable (trouée). Je préfère que vous interrogiez directement les acteurs pour leur demander leur avis si une salle de répétition ne mérite pas un certain standing, en tant que Compagnie qui est l’équipe nationale du Sénégal en matière de culture.
Sorano n’a pas de salle de restauration, est-ce normal ?
C’est désolant mais nous n’avons pas de restaurant, ni l’espace. Nous avons besoin d’espace. C’est inhumain de voir un théâtre qui n’a pas de restaurant. Des gens qui passent toute la journée à répéter et ne peuvent même pas se restaurer sur place.
Et que comptez-vous faire ?
C’est un combat mais il nous faut ce restaurant. Il nous faut également une dizaines de bus pour le transport de notre personnel et un parking pour les véhicules.
Sorano n’est pas un espace gratuit. Les utilisateurs payent la location. Où va cet argent ?
Je ne sais pas, je n’étais pas là (rires). Ce que je peux dire, c’est ce que je fais. La salle est louée, mais n’oubliez pas que Sorano appartient à l’État. Quand l’État a besoin de la salle, il prend gratuitement. Normalement, si on gère bien et qu’on nous permet de limiter les gratuités ou de les annihiler, nous devons avoir un équilibre sur le budget.
A combien s’élève le budget de Sorano ?
Le budget est amputé de 24 millions. Il faut qu’on nous le redonne pour que ce budget aille jusqu’à un minimum de 500 millions.
Est-ce suffisant ?
C’est insuffisant. Le montage d’une pièce de théâtre coûte 10 millions ; créer un répertoire pour un ballet coûte 20 à 25 millions ; les costumes coûtent 4, 5, 8 à 20 millions. Si on reste à ce niveau-là, il sera difficile de faire de la qualité. La salle consomme. Si on donne la salle gratuitement et qu’elle fonctionne pendant 1h, les frais s’élèvent à 400 - 500 000 F. Je ne comprends pas pourquoi on puisse donner la salle gratuitement.
Nous avons effectué une petite visite des lieux. Le nombre d’ampoules grillées est énorme...
Je me rappelle, le personnel de Sorano avait fait une marche et avait inscrit sur la banderole : ‘’Nous voulons travailler’’. Donc, nous les appelons au travail et ce sont eux qui ont fait ce diagnostic technique avec plus de 300 ampoules grillées. C’est ce même personnel-là, sans rien demander, qui est en train de travailler. Il a pris en charge la restauration et la rénovation.
Cela veut-il dire que la précédente administration les empêchait de travailler ?
Je ne sais pas, en tout cas, l’analyse est là. Je n’ai pas fait appel à des experts. Des chauffeurs qui se sont transformés en plombiers, des régisseurs lumières qui se sont transformés en électriciens, etc. Ils m’ont montré un engagement ferme qu’ils aiment ce théâtre et qu’ils veulent le sauver.
Êtes-vous un homme politique ?
Non je ne suis pas un homme politique, je ne suis pas non plus du parti du président de la République. Je suis apolitique.
Est-ce que cette nomination garantit votre statut d’homme apolitique et libre?
Ah oui ! Je suis un homme apolitique, libre, mais c’est un poste qui m’oblige à la réserve. J’ai toujours refusé de servir de maître de cérémonie aux hommes politiques. Ce n’est pas maintenant que je vais l’accepter.
Vous ne serez jamais un homme politique ?
Il ne faut jamais dire ''jamais''. Mais aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, je demeure ce que je suis.
Allez-vous arrêter votre émission ''Contes et légendes'' ?
Je rassure mes auditeurs, rien n’a changé. Je continue mes émissions.