Aly Ngouille se prépare à tous les scénarii
Le candidat à la présidentielle, Aly Ngouille Ndiaye, a dû écourter sa tournée à Matam, à cause du décès du fils du marabout Thierno Samassa. Il a tout de même fait savoir à ses militants et sympathisants qu’il est prêt à faire face à toutes éventualités relatives à un nouveau report de la date de l’élection, jusqu’ici retenue pour le 25 mars prochain.
La caravane d’Aly Ngouille Ndiaye est arrivée, dimanche dernier, à Matam, au moment où toute la communauté était plongée dans la consternation, suite à la disparition du fils du vénéré marabout Thierno Mouhamadou Samassa. Une triste nouvelle qui a obligé le directoire de campagne d’Aly Ngouille à changer ses plans. Finalement, les activités prévues ont été toutes annulées au profit de visites discrètes chez quelques autorités locales.
‘’Nous avons démarré notre campagne à Linguère, mais quand nous avons pris la route pour Matam-ville, nous avons appris le décès d’un fils du marabout Thierno Samassa. Thierno Samassa est un ami, une relation de longue date. Et dès qu’on a appris la nouvelle, nous avons décidé d’interrompre les activités pour faire un communiqué. Nous sommes allés présenter nos condoléances au guide religieux, mais aussi à d’autres chefs religieux’’, déclare l’ancien ministre de l’Intérieur.
Dans une ambiance électorale très neutre, loin de l’effervescence connue durant les joutes électorales précédentes, Aly Ngouille a tenu à battre campagne. Les populations locales n’ont pas encore senti le rythme frénétique de la campagne. Dans les rues, il n’y a pas d’affiches de candidats, les principaux ténors du régime en place continuent de briller par leur absence. C’est à se demander si la date du 25 février retenue ne fera pas l’objet d’un nouveau report.
Au sujet de cette éventualité, Aly Ngouille Ndiaye n’a aucune crainte, même s’il s’est préparé en conséquence. ‘’Nous n’avons pas de raisons de craindre un nouveau report de l’élection. Le Conseil constitutionnel a déjà tranché sur la date. Donc, je ne pense pas qu’un recours puisse prospérer, a d’abord soutenu le candidat de la coalition AlyNgouille2024. Je ne suis pas un juriste, je ne suis pas la Cour suprême. Je suis un républicain, je suis un légaliste. Donc, quelle que soit la décision prise par la Cour suprême, je l’accepterai’’.
Il faut rappeler que Mamadou Diop Decroix, Cheikh Tidiane Gadio, Mouhamed Ben Diop et d'autres candidats dits ‘’spoliés’’ ont saisi le lundi 11 mars la Cour suprême avec pour objectif de faire annuler le décret convoquant le corps électoral pour la Présidentielle du 24 mars. ‘’Nous venons de déposer notre requête devant la Cour suprême pour contester ce décret qui trahit la loi électorale. Le président de la République devait se conformer à l’esprit de cette loi. Nous ne pouvons pas laisser cette forfaiture. Nous avons invité la Cour suprême à annuler ce décret’’, a précisé Mamadou Diop Decroix, porte-parole du collectif qui dit dénoncer un simulacre d’élection vers laquelle les 19 candidats s’acheminent. Decroix estime qu'il "ne s’agit pas d’aller coûte que coûte vers une élection qui est, à la base biaisée".
Djibril BA