Le pouvoir dialogue, l’opposition boycotte

Le gouvernement mauritanien a lancé, ce 7 septembre à Nouakchott, les rencontres consultatives préliminaires au dialogue national inclusif. Une consultation qui se déroule sans l’opposition radicale réunie au sein du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) qui a décidé de boycotter la rencontre.
Le dialogue politique devant aboutir à la décrispation de la crise politique entre pouvoir et opposition mauritanienne a été lancé ce lundi 7 septembre 2015 au palais des congrès de Nouakchott. Le gouvernement mauritanien a décidé, contre vents et marées, d’aller seul au dialogue, du moins avec certains partis de la mouvance présidentielle et de l’opposition modérée. Cette rencontre consultative, en prélude au dialogue, est boycottée par le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) qui regroupe 17 partis, des centrales syndicales et de la société civile. Le Forum a indiqué que le pouvoir n’a pas tenu compte des préalables posés. Au cours d’un meeting organisé ce week-end pour confirmer leur boycott, les leaders de l’opposition radicale au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz ont fait savoir à leurs militants et à l’opinion nationale et internationale que le contexte ne s’y prête pas pour eux d’aller dans ces consultations.
Le président en exercice du FNDU, Me Diabira Maarouf, a indiqué que ‘’la Mauritanie vit en réalité une crise profonde depuis le coup d’Etat du 6 août 2008‘’ perpétré par l’actuel homme fort de Nouakchott. Toutefois, il a souligné que ‘’le forum des partis de l’opposition a toujours considéré et continue à croire que la seule voie possible pour juguler cette crise est le dialogue sérieux, sincère entre toutes les forces politiques et sociales de la Mauritanie, dialogue à défaut duquel le pays s’exposerait aux violences de toutes sortes’’. Le forum dit ne pas vouloir ‘’accompagner, ni favoriser un bricolage juridique qui serait catastrophique pour la Mauritanie’’.
Ainsi, pour aller au dialogue, il faut, pour le Forum, régler les problèmes qui secouent la Mauritanie notamment ‘’la libération des détenus anti-esclavagistes, la spoliation des terres de la Vallée et rétablir la confiance en posant des actes sincères comme l’instauration d’un Etat de droit garantissant la justice, la liberté et la démocratie’’.
Enfin, le Forum, fort de ce constat amer, confirme sa position de boycott des pourparlers devant aboutir au dialogue et réaffirme son engagement pour ‘’une Mauritanie fraternelle, unie dans sa diversité, libre et engagée pour la paix dans la sous région’’.
Ibou Badiane, Correspondant en Mauritanie