Publié le 26 Jan 2024 - 15:50
OUVERTURE ENQUÊTE PARLEMENTAIRE

Le PDS secoue la République

 

Peu d’observateurs pour ne pas dire personne n’avait accordé de l’intérêt à l’initiative des députés du Parti démocratique sénégalais pour demander l’ouverture d’une enquête parlementaire. A l’arrivée, les choses s’emballent à telle enseigne que les plus sceptiques deviennent de plus en plus confus.

 

Tout est allé très vite. D’abord, c’est le Groupe parlementaire des Libéraux qui est monté au créneau pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une ‘’décision scandaleuse et inacceptable du Conseil constitutionnel’’, à savoir l’invalidation de la candidature leur candidat Karim Wade.  Dans un communiqué publié au lendemain de la publication de la liste définitive des candidats, les députés du Parti démocratique sénégalais montaient au créneau pour exiger ‘’la mise en place immédiate d’une commission d’enquête parlementaire pour enquêter sur les conditions d’élimination des candidats à l’élection présidentielle du 25 février prochain et en particulier celle de Karim Wade, Candidat de la Coalition K24’’.

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Libéraux semblent déjà tenir leurs coupables. Ils ne sont pas allés chercher loin pour désigner les juges Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye comme principaux suspects. Ces derniers, à en croire les Libéraux, auraient dû se récuser en raison de leurs connexions douteuses et de leur conflit d’intérêts. ‘’Cette commission d’enquête devra particulièrement enquêter sur les conflits d’intérêts, les avantages et les soupçons de corruption et collusion de certains membres de notre Conseil constitutionnel avec certains candidats’’, ont-ils souligné, sans mettre de gants, non sans annoncer la saisine de l’Assemblée pour l’ouverture d’une enquête parlementaire.

 

Certains avaient cru à des cris d’orfraie de simples mauvais perdants qui n’aboutiraient à rien du tout. Grande a été la surprise pour beaucoup de voir le président de l’Assemblée nationale, membre de la majorité, donner suite de manière aussi diligente, à la requête du parti de l’opposition. Dans un communiqué, Amadou Mame Diop informe : ‘’Les membres de la Conférence des présidents sont convoqués en réunion, le vendredi 26 janvier à 16 heures.’’ A l’ordre du jour, il est indiqué : ‘’calendrier de travail pour l’examen des affaires en instance’’

 

Selon l’ancien député Alioune Souaré, ‘’accepter la création d’une commission d’enquête parlementaire sur une affaire qui fait l’objet d’une décision de justice rendue par le Conseil constitutionnel concernant le rejet d’une candidature constitue un précédent dangereux et une violation de l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Dans la même veine, l’expert en Droit parlementaire invoque le principe de la séparation des pouvoirs pour justifier le caractère maladroit de cette procédure. ‘’Aucune disposition de la Constitution ne permet à l’Assemblée nationale de mener des enquêtes sur des faits de corruption accusant des magistrats’’, souligne le parlementaire qui trouve la démarche ‘’inédite’’.

 

Pourquoi cette diligence ? Le président de la République serait-il derrière cette convocation de l’Assemblée nationale ? A quoi joue la majorité ? Dans le camp d’Amadou Ba, on ne semble guère apprécier la tournure de ces derniers évènements. Certains y voient une volonté manifeste de sabotage, en vue d’un report de l’élection présidentielle. La convocation des députés s’inscrirait dans le même cadre que l’audience accordée avant-hier aux recalés. Dans un post publié sur sa page Facebook et qu’il a supprimé, l’ancien député Cheikhou Oumar Sy, soutien d’Amadou Bâ, se scandalise : ‘’Les manœuvres, cousues de fil blanc sous le prétexte d’une commission d’enquête parlementaire, sont le fait d’un groupuscule bien identifié. Ces individus tentent par tous les moyens de faire dérailler le processus électoral pour préserver des intérêts bassement égoïstes, au risque de plonger le pays dans le chaos.’’

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