Diomaye décline des pans de sa feuille de route
En pays sérère hier, entre Ndiaffate, Passy, Fatick et Foundiougne, le candidat de la coalition DiomayePrésident a été véritablement dans son élément. Accueilli par les siens, l’enfant de Ndiaganiao est largement revenu sur certains pans de son projet de société.
La thématique des ressources naturelles est au cœur du discours de Diomaye dans cette campagne pour la Présidentielle du 24 mars 2024. À l’en croire, elle est, avec notamment la corruption, l’une des raisons de la pauvreté endémique qui accable le Sénégal. ‘’Si j'arrive à la tête du Sénégal, s’engage-t-il, jamais on ne connaîtra la malédiction du pétrole. La malédiction du pétrole, ce n’est pas les guerres et les conflits. C’est le fait d’avoir une opportunité de développer son pays avec ces gisements, mais de ne pas en profiter. C’est ça la malédiction’’.
De l’avis de Diomaye, ce n’est pas un hasard, si l’exploitation des hydrocarbures n’est venue qu’en ce moment. ‘’Dieu a fait que ce pétrole a attendu que nous terminions nos formations, que l’on s’engage en politique, même le premier baril a été retardé, tout ça c’est des signes qui montrent que Dieu a voulu que cette richesse soit exploitée à bon escient avec des gens propres. Cela montre que nous avons un pays béni grâce aux prières de nos aïeux’’, confesse le candidat de la coalition DiomayePrésident.
Selon lui, le pétrole sénégalais doit servir pour développer l’agriculture, promouvoir les politiques de jeunesse, le tourisme, le développement du secteur de la santé… pas seulement pour des ‘’investissements de prestige entre Dakar et Diamniadio’’.
Pour profiter pleinement de l’exploitation des hydrocarbures, Diomaye plaide pour une autre raffinerie et l’exportation du pétrole vers les pays africains en priorité. ‘’Nous n’avons qu’une raffinerie au Sénégal qui a été installée depuis longtemps. Avec le pétrole de Foundiougne, il faut travailler à augmenter les capacités, raffiner ces hydrocarbures dans notre pays et d’envisager de les exporter d’abord dans les pays africains’’, a-t-il ajouté.
Dans la même veine, il a insisté sur la nécessité d’installer des usines de transformation de la noix de cajou dans cette partie du Sénégal.
C’est pour tout cela, pense-t-il, que certains essaient de vouloir le présenter comme un danger pour le pays. ‘’Je ne saurais être un danger pour le Sénégal, mais je serai implacable contre ceux qui détournent l’argent public. Je vais les traquer avec toutes mes forces. Le 24 mars, le Sénégal va entamer une nouvelle ère’’.
EFFACEMENT DE LA DETTE FISCALE DES MÉDIAS
Diomaye y voit ‘’une fausse solution à un vrai problème’’
Hier, le candidat de la coalition DiomayePrésident a rendu visite aux journalistes qui couvrent sa campagne électorale. Il est largement revenu sur le secteur de la presse et les menaces sur la liberté d’expression. ‘’On ne peut parler de liberté d’expression sans qu’il y ait des canaux d’expression. Si on veut protéger ce pilier important de la démocratie, il faut aussi protéger les canaux d’expression’’, plaide le candidat à la Présidentielle qui a fustigé les atteintes à la liberté de la presse, notamment le retrait de la licence de Walf lors des derniers événements.
Sur l’effacement de la dette fiscale des entreprises, le candidat a estimé que ‘’c’est une fausse solution à un vrai problème. Et les patrons de presse ne doivent pas opter pour la facilité’’.
Le président Wade, selon lui, avait pardonné deux fois les entreprises de presse ; Macky Sall l’avait aussi fait. ‘’On ne peut pas continuer tout le temps d’éponger la dette fiscale de la presse, parce que c’est un encouragement de la fraude fiscale et la fraude fiscale est une infraction qui est réprimée dans tous les pays sérieux’’, signale le candidat à la Présidentielle.
Pour lui, au lieu de maintenir la presse sous perfusion, il faut chercher des solutions structurelles pérennes et légales pour accompagner le secteur.
Diomaye ne compte pas s’en arrêter à des mesures qui profitent aux patrons. Il prône des dispositions qui profitent également aux reporters. ‘’Il faut prendre en charge les jeunes reporters, en pensant aussi à leur sécurité. Est-ce qu’il y a une convention qui oblige le patron à assurer leur transport, leur sécurité et les rémunérer pour leurs frais de déplacement. Si on ne le fait pas, ces derniers sont là à poireauter pour des per diem et ce n’est pas normal. Cela les discrédite. Il faut rendre à la presse, particulièrement aux jeunes reporters qui sont sur le terrain, leur dignité’’.
Dans la même veine, le candidat a dénoncé les violences contre les reporters, notamment les plus récentes contre la journaliste de Seneweb Absa Hane. ‘’Je ne peux pas comprendre ces agressions contre les journalistes. D’autant plus qu’on a l’impression que pendant qu’on violente les reporters sénégalais, les autres de couleur blanche sont encadrées pour faire correctement leur travail. C’est un complexe qui ne s’explique pas. Ce qui est arrivé à Hane, ils ne le feront jamais à un journaliste blanc’’, fustige le candidat à l’élection présidentielle, qui plaide pour plus de spécialisation des reporters.
Hommage aux femmes Par ailleurs, le candidat à la Présidentielle a rendu un vibrant hommage aux femmes du Sénégal. Pour lui, être femme ne doit pas être un frein. Tout en constatant que les femmes ont fait des efforts énormes non seulement à l’école, mais aussi au sommet de l’État, il a plaidé pour plus d’accompagnement. ‘’Il faut accompagner les jeunes filles à l’école, les assister pour qu’elles puissent mener leur scolarité dans les meilleures conditions. Déjà, elles ont fait leurs preuves dans toutes les sphères de la société, mais elles ont des contraintes naturelles qui font qu’elles sont parfois malades, elles ont des besoins spécifiques et elles doivent être accompagnées dans ces moments’'. |
MOR AMAR