Le Sénégal stimule son développement industriel
La phase 2 de la Plateforme industrielle internationale de Diamniadio (P2ID) a été inaugurée, hier, par le président Macky Sall. Avec une superficie de 40 ha, une surface de plancher de 95 mille m2, elle a coûté 60 milliards, grâce à un prêt de la République populaire de Chine, tandis que la première phase a été réalisée avec 25 milliards financés par l’État du Sénégal.
Après l'inauguration, en 2018, de la phase 1 de la Plateforme industrielle internationale de Diamniadio (P2ID) établie sur 13 ha, hier, les travaux de la phase 2 ont été réceptionnés par le président de la République, Macky Sall. La phase deux de la P2ID a coûté 60 milliards (privé), tandis que la phase 1 avait été évaluée à 25 milliards (entièrement financée par l’État du Sénégal). Ainsi, le coût global de la P2IS est estimé à 85 milliards F CFA, soit 129 millions d’euros.
La première phase a conduit à la création de 22 entreprises et 1 334 emplois dans différents secteurs tels que la confection, la tuyauterie, l'emballage alimentaire, l'emballage cartonné, la distribution de produits pharmaceutiques, la surgélation de fruits, la raffinerie d'or, la production de cartes bancaires, les solutions informatiques, les banques, les assurances, l'ingénierie et le conseil.
Pour la deuxième phase, l'objectif est de créer 10 000 emplois en développant une cité d'habitation et en offrant davantage de commodités. Ainsi, le projet global devra générer ‘’plusieurs milliers d'emplois dans un confort exceptionnel’’, renseigne le président Macky Sall qui a présidé la cérémonie d’inauguration.
‘’Au total, les deux phases réunies pourraient abriter plus d’une soixantaine d’entreprises et générer 23 mille emplois’’, s’est-il réjoui devant un public énorme provenant de plusieurs régions, dont Kaolack.
Ce parc industriel devra surtout améliorer les capacités productives. ‘’C’est l'industrie et les infrastructures qui offrent les grandes opportunités d’investissement, de production, de création d'emplois, d’innovation et de circulation de personnes et des biens. L'industrie et les infrastructures sont deux déterminants majeurs du renouveau productif de notre pays, parce qu’elles contribuent grandement à la croissance économique indispensable au développement. C’est pourquoi, au-delà de Diamniadio dont les installations sur cette plateforme font l’objet de fortes demandes, notre défi réside aujourd'hui dans l’intensification du processus d'industrialisation, à travers tout le pays, en exploitant leurs potentialités pour nos terroirs’’, indique le président Sall.
Cette infrastructure s'insère dans les plans d'actions prioritaires du Plan Sénégal émergent (PSE) dont les trois axes traduisent sa volonté de ‘’doter le Sénégal d'un tissu industriel densifié, moderne, dynamique et compétitif, capable à la fois de satisfaire le marché et le marché international’’.
Désengorger la ville de Dakar
Ce parc industriel intégré marque la volonté du gouvernement sénégalais de faire de l'industrialisation un instrument d'accélération du développement industriel et de croissance de notre économie. L'implantation de cette infrastructure se veut une réponse à la fois à une demande d'espaces dédiés, de désengorger la ville de Dakar, mais également de lancer la politique de renouveau et de relance de l'industrie nationale.
Ainsi, le président de la République demande au Premier ministre Amadou Ba, qui était à ses côtés, de veiller à l’actualisation de la stratégie nationale d'industrialisation 2001-2025 pour densifier notre tissu industriel, en tenant compte du nouveau contexte de l’exploitation de nos ressources minières, gazières et pétrolières, en tenant aussi compte des agropoles et des enjeux liés à la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
En outre, le président de la République engage le ministre chargé de l'industrie à finaliser, avec l’ensemble des acteurs du secteur, l’élaboration inclusive de la loi de promotion de l'industrialisation. Macky Sall compte sur l’Onudi pour accompagner également ce processus.
‘‘La dette n’est ni un piège ni un fardeau’’
Macky Sall n’a pas manqué de saluer la coopération sino-sénégalaise.
En effet, c’est la coopération chinoise qui a contribué à la réalisation de la deuxième phase de ce parc industriel, grâce à un prêt de 60 milliards F CFA. ‘’Cette plateforme, parmi d’autres réalisations au titre de la coopération sino-sénégalaise, prouve une fois de plus que la dette n’est ni un piège ni un fardeau quand elle est investie, comme nous le faisons, dans l’économie productive pour créer des emplois et de la richesse et favoriser ainsi le développement économique et social’’, indique le chef de l’État Sénégalaise.
Dans son intervention, l’ambassadeur de Chine au Sénégal, Xiao Han, a salué ‘’un projet phare du Plan Sénégal émergent, mais également une nouvelle cristallisation et une initiative majeures dans le cadre du forum de la coopération chino-africaine’’.
En effet, cette phase II est une expansion stratégique, avec des infrastructures de dernière génération. Elle présente de grandes opportunités avec une intégration de technologies avancées. En effet, elle comporte 17 espaces de production plus 10 restaurants et vestiaires, un centre de loisirs, un centre de santé et de bien-être, un centre omnisport composé, entre autres, d’un terrain de football, d’un terrain de basket, une résidence hôtelière, un centre logistique de plus de 3 000 m2, un centre administratif : Guichet unique et direction d'exploitation P2ID, une zone logistique et une station-service.
Concernant les technologies innovantes, elles ont permis l’optimisation des processus de fabrication dans les usines. On peut aussi noter la mise en place de l'Internet des objets pour surveiller et améliorer l'efficacité des chaines de production (ex. : restauration collective), ainsi que l'intégration de solutions de fabrication additive (impression 3D). Il y a également l'utilisation de la blockchain ou chaine de blocs pour améliorer la traçabilité des produits, garantissant ainsi la transparence tout au long de la chaine d'approvisionnement : cela pourra renforcer la confiance des consommateurs envers les produits de la P2ID, en assurant des normes élevées en matière de durabilité et de qualité : Sodipharm.
Sur le plan du développement durable, le projet a une démarche écoparc. Et par rapport à la gestion des déchets, il y a la mise en place d’un programme visant à réduire, recycler et réutiliser les matériaux dans la zone (revalorisation des déchets des entreprises).
On note aussi une promotion de pratiques agricoles durables devant les hangars et dans les zones avoisinantes pour favoriser la sécurité alimentaire locale. En ce qui concerne les espaces verts, des allées de cocotiers, de manguiers, de sapotiers ont été mises en place, etc., pour encourager la culture respectueuse de l'environnement.
Au niveau du mix énergie, il y a une intégration de source d'énergie renouvelable comme des candélabres solaires et panneaux solaires sur les toits des hangars, pour alimenter les activités industrielles et réduire l'empreinte carbone.
Enfin, il faut souligner les programmes de formation : partenariat avec le centre de formation pour des programmes axés sur les compétences vertes préparant la jeunesse à des emplois liés au développement durable et aux technologies propres.
BABACAR SY SEYE