Publié le 31 Jan 2023 - 23:01
PROJET D'ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE (PROGEP 2)

La Banque mondiale accepte de rallonger son financement

 

Dans la phase 2 du Projet d'adaptation au changement climatique (Progep 2), la Banque mondiale a marqué sa disponibilité à accorder au gouvernement du Sénégal un financement additionnel. Il a pour objectif de réaliser les travaux complémentaires dans les zones ciblées entre Keur Massar, lac Rose et Rufisque.

 

Les pluies diluviennes intervenues dans la première semaine du mois de septembre 2020, avaient provoqué de graves inondations dans plusieurs localités sénégalaises, avec comme épicentre la zone de Keur Massar-Jaxaay, poussant ainsi l'État à déclencher le Plan national d'organisation des secours (Orsec). Dans le dernier-né des départements, une superficie de 60 ha polarisant 58 quartiers avait été impactée par ces inondations, avec environ 3 000 familles sinistrées et 271 familles déplacées dans des établissements scolaires, des abris provisoires.

Face à l'ampleur de cette catastrophe, le président de la République avait engagé le gouvernement à poursuivre l'exécution optimale de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre les inondations sur la période 2020-2022.

Ainsi, la deuxième phase du Projet de gestion des eaux pluviales et d'adaptation au changement climatique (Progep 2) dotée d’une enveloppe de 15 milliards F CFA, a été validée. Pour expliquer ce projet aux acteurs des zones concernées, un atelier de consultation publique des acteurs pour l'actualisation des instruments de sauvegarde dans le cadre du financement additionnel du Progep 2 a été organisé par l’Agence de développement municipal (ADM). Il a été présidé par le préfet du département de Keur Massar.

‘’Il est à souligner que les financements actuels ne permettent de réaliser des infrastructures de drainage que dans le bassin versant de Mbao et une infime partie du bassin versant de Mbeubeuss, malgré une forte demande des collectivités territoriales et des populations riveraines. En outre, les inondations survenues en 2022 dans la partie résiduelle du bassin versant de Mbeubeuss et dans le bassin versant du lac Rose ont exacerbé le phénomène à telle enseigne qu'une intervention d'urgence dans ces zones est devenue une nécessité afin de les doter d'ouvrages de drainage des eaux pluviales pour assurer aux habitants de meilleures conditions de vie. Aussi, est-il nécessaire, dans le but d'optimiser les impacts positifs du Progep 2, de mobiliser les financements permettant, d'une part, de réaliser les travaux complémentaires dans le bassin versant de Mbeubeuss, et, d'autre part, d'étendre les interventions du projet dans le bassin versant du lac Rose pour pouvoir impacter les quartiers et cités précités’’, a expliqué Sahite Fall.

Le préfet d’ajouter que la Banque mondiale (BM), qui avait déjà mobilisé un financement de 155 millions de dollars (69,345 milliards F CFA), a marqué sa disponibilité à accorder au gouvernement du Sénégal un financement additionnel dans le cadre du Progep 2, pour une intervention dans la zone ciblée. Les investissements et les activités proposés dans le cadre du financement additionnel du Progep 2 sont de la même nature que ceux du financement initial.

En effet, il s'agira d'étendre les interventions du projet dans la partie résiduelle du bassin versant de Mbeubeuss non encore couverte, ainsi que le sous-bassin versant de Kounoune-Sangalkam. ‘’Il me plait de rappeler que conformément aux accords de financement avec la Banque mondiale, des instruments de sauvegarde environnementale et sociale ont été établis pour prendre en charge de manière judicieuse tous les impacts négatifs inhérents à l'exécution du projet. L'extension des investissements du Progep 2 vers d'autres zones nécessite d'actualiser ces instruments de sauvegarde environnementale et sociale pour prendre en charge les enjeux environnementaux et sociaux des zones ciblées. Faudra-t-il le rappeler, le respect des normes environnementales et sociales ne constitue pas des barrières à l'exécution d'un projet d'infrastructures de développement, mais sont des mécanismes qui garantissent la durabilité des investissements’’, a précisé M. Fall.

Mise en place d’un plan d’engagement environnemental et social

Ensuite, revenant à la rencontre du jour, il a souligné que pour compléter le cadre institutionnel mis en place au Sénégal, des consultations publiques sont prévues dans le cadre des évaluations environnementales et sociales pour une information des populations bénéficiaires en vue de susciter leur adhésion effective au projet.

Ainsi, a-t-il rappelé que la Norme environnementale et sociale (NES) 10 du cadre environnemental et social de la Banque mondiale exige que toutes les parties prenantes soient mobilisées en vue d'améliorer la durabilité environnementale et sociale du projet, de renforcer l'adhésion au projet et de contribuer sensiblement à une conception et une mise en œuvre réussies du projet.

‘’Cette préoccupation dudit partenaire au développement entre en droite ligne avec les orientations fermes du gouvernement du Sénégal, de réaliser les travaux dans le respect de la réglementation en vigueur. C'est la raison pour laquelle l'atelier qui nous réunit aujourd'hui constitue un cadre d'échanges et de partage pour mettre à niveau les parties prenantes sur le financement additionnel du Progep 2 et amorcer le processus d'actualisation des instruments de sauvegarde environnementale et sociale’’, a ajouté Sahite Fall.

En effet, dans le cadre de ce projet, il est prévu un plan d’engagement environnemental et social pour mieux le réussir sans heurts, ni incompréhensions. Ce dernier est composé d’un cadre de gestion environnementale et sociale, d’un plan de gestion de la main-d’œuvre, du cadre politique de réinstallation des personnes, d’un plan de mobilisation des parties prenantes et d’un mécanisme de gestion de plaintes.

CHEIKH THIAM

 

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