Publié le 18 Apr 2023 - 18:51
PRÉSIDENTIELLE 2024

Karim Wade s’est inscrit sur les listes électorales

 

Après le Koweït en 2019, le candidat déclaré du PDS a choisi la Turquie pour tenter de redevenir électeur et ainsi revenir dans le jeu électoral.

 

Le Parti démocratique sénégalais (PDS) s’offre le droit de rêver à une potentielle candidature de Karim Wade à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Le principal intéressé, candidat déclaré de la formation libérale, a posé le premier acte  visant son retour dans le jeu électoral.

Hier, Karim Meïssa Wade s’est réinscrit sur les listes électorales, à travers la commission administrative de Turquie. Un préalable qui permettra, au-delà de la période de révision exceptionnelle des listes électorales, d’enclencher une procédure qui visera le juge du contentieux sur les inscriptions, une fois que sa demande sera rejetée. Car pour le moment, à moins du vote d’une loi d’amnistie ou d’une modification du Code électoral, Karim Wade reste inéligible, puisqu’exclu du fichier électoral suite à sa condamnation en 2015  pour enrichissement illicite.

En s’inscrivant depuis la Turquie, Karim Wade s’offre au moins la possibilité de déférer devant le président du tribunal d'instance et éventuellement en pourvoi en cassation devant la Cour suprême pour réclamer son inscription sur le fichier électoral.

Alors  que la révision concerne la période du 6 avril au 2 mai  2023, le candidat potentiel du PDS s’offre ainsi un délai supplémentaire pour espérer briguer le suffrage des Sénégalais dans la journée du dimanche 25 février 2024.

Une stratégie qui pourrait toutefois ne pas être concluante, à l’image de ce qui s’est passé lors de la Présidentielle 2019.    

Cela n’avait pas marché en 2019

Il y a quatre ans, l’ancien ministre avait opté pour  la même approche, en s’inscrivant sur les listes électorales malgré son exclusion de celles-ci. Depuis la modification, au mois de juin 2021, du Code électoral, cette inscription est devenue un préalable indispensable pour faire acte de candidature. Toutefois, la Direction générale des élections a rejeté son inscription, indiquant n’avoir fait qu’appliquer l’article L31 du Code électoral qui stipule notamment qu’un individu condamné à une peine de prison de cinq ans ou plus ne peut devenir électeur.

Un recours a été déposé au tribunal départemental  de Dakar. Ce dernier s’est déclaré incompétent, soutenant que Karim Wade s’est inscrit au niveau du consul du Koweït où il aurait dû déposer son recours en lieu et place du tribunal de Dakar. Malgré le dépôt du dossier de candidature, le Conseil constitutionnel a écarté Karim Wade motivant l’irrecevabilité du candidat investi par le PDS par la condamnation à six années de prison pour "enrichissement illicite" et la mention "Personne non inscrite sur le fichier électoral" sur la carte nationale d'identité figurant dans son dossier.

Dans le récépissé délivré par la commission administrative de Turquie, il est précisé que le fils de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, a demandé à être inscrit sur la liste électorale de la commune de Point E. Ce qui dénote la volonté de l’ancien homme fort de la Génération du concret de revenir au Sénégal où il n’a pas posé les pieds depuis sa sortie de prison le 24 juin 2016.

Enfin, le retour de Karim au Sénégal ?

Le retour de l’ancien ministre est agité depuis plusieurs années par ses partisans sans que les conditions soient réunies pour son effectivité. De plus, une épée de Damoclès pend au-dessus de sa tête : une lourde amende de 138 milliards F CFA dont il devra s’acquitter s’il revient. Avant la Présidentielle 2019, Karim Wade avait lui-même annoncé son retour. Il avait ensuite été repris par le président de la République, lors d’un entretien accordé à France 24 en novembre 2018. ‘’Il a été condamné à six ans de prison avec des amendes. Il a bénéficié d’une grâce de ma part pour la partie détention. Les amendes sont à recouvrer. À défaut de recouvrement, c’est la contrainte par corps’’, assurait Macky Sall.

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Le PDS s’est refait une santé lors des dernières élections locales et législatives, alors que le pouvoir a perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale. Bien qu’ayant réussi cette performance au sein de l’opposition, le parti libéral semble de plus en plus se rapprocher de la coalition au pouvoir, face à l’opposition radicale incarnée par Ousmane Sonko et la coalition Yewwi Askan Wi.

De quoi accélérer le vote d’une loi d’amnistie ou la modification des articles L'29 et L’30 du Code électoral ? 

Lamine DIOUF

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