Une mine de chiffres sur Sabodala
En 10 ans, 42,5 tonnes d’or ont été exploitées à Sabodala, sans compter une réserve de 74 tonnes autres. La révélation a été faite hier par Abdoul Aziz Sy, DG de la société minière canadienne, Téranga gold corporation, lors de la présentation du rapport RSE 2016 de l’entreprise. Sur un chiffre d’affaires de 150 milliards, la société affirme avoir investi les 117 milliards au Sénégal.
La société aurifère Téranga gold corporation a rendu public hier son rapport RSE (responsabilité sociale d’entreprise) 2016. Le directeur général Abdoul Aziz Sy s’est montré particulièrement satisfait des résultats obtenus. En effet, la société canadienne a pu exploiter 6,15 tonnes d’or en 2016, soit un bond de 19% comparé à l’année d’avant. À la même période, le prix de l’or s’est apprécié sur le marché, passant de 1 161 dollars l’once à 1 234 dollars. Ce qui a permis à la boîte de réaliser un chiffre d’affaires de 150 milliards, avec un progrès de 20% par rapport à 2015. ‘’Ceux qui étaient là l’année dernière m’ont vu me morfondre et me plaindre du fait que l’année 2015 a été médiocre pour nous. 2016 a été nettement meilleure’’, s’est réjoui Abdoul Aziz Sy.
À en croire M. Sy, sur les 150 milliards de chiffres d’affaires représentant 1,4% du Pib, les 117 milliards, soit 76%, ont été directement dépensés au Sénégal. Ce qui lui fait dire que même si la totalité de la production est exportée en Suisse pour y être raffinée, l’argent de l’or est bien resté au Sénégal. Seulement à écouter la directrice du contrôle et de la surveillance des opérations minières (DCSOM), Roseline Mbaye Carlos, l’on se rend compte qu’une partie de cette somme a été encaissée par l’Etat grâce à la renégociation des accords qu’il avait demandée en 2013 et qui lui a permis d’obtenir l’augmentation de sa part du gâteau. Ainsi donc, sur les 117 milliards, les 78 milliards ont servi à des approvisionnements locaux auprès des fournisseurs et prestataires dont 558 millions achetés directement à Kédougou, les 30 milliards versés directement à l’Etat en termes d’impôts, de redevances (11,8 milliards), de taxes, de droits de douanes… la masse salariale s’est élevée à 6 milliards. Mais il y a surtout la partie RSE avec 837 millions destinés au financement de projets communautaires, ‘’conçus avec et pour les populations des communes’’.
Sur le plan environnemental, 10 000 arbres ont été plantés, sans compter le fait que les 46% de l’eau utilisée ont été recyclés. ‘’C’est de l’eau pluviale. En réalité, on ne pompe pas sur la nappe phréatique, mais l’eau de surface’’, précise le DG. Philippe Barry le président de l’initiative RSE Sénégal s’est réjoui de la posture de Téranga gold en la matière. Selon lui, il n’y a que 4 entreprises au Sénégal qui se plie à la nécessité de publication d’un rapport détaillé sur ses activités et son appui à la communauté locale. Et ce qu’il apprécie le plus, ce n’est pas l’engagement communautaire puisque, dit-il, toutes les sociétés s’engagent. ‘’La différence, c’est le système de pilotage de la RSE’’, soutient-il.
Par ailleurs, la publication de ce document coïncide cette année avec les 10 ans des mines de Sabodala. Une occasion pour le DG de faire le bilan d’une exploitation ayant démarré en 2009. D’après Abdoul Aziz Sy, 1,5 million d’onces, soit 42,5 tonnes d’or, ont été exploitées depuis 10 ans. Et avec les nouvelles découvertes, la société est partie pour rester au moins plus de 10 ans encore au Sénégal. ‘’Nos réserves qui étaient à 1 500 000 onces en 2007 atteignent maintenant 2 600 000 onces, soit 74 tonnes en 2016. Ce qui prolonge la durée de vie de la mine jusqu’en 2029’’, se réjouit-il. Un repositionnement auquel vient s’ajouter une présence en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.
93% de Sénégalais
Sur le plan social, la société revendique 10 milliards d’investissements en équipements et infrastructures communautaires. Dans le domaine de la santé, Issa Dabo le présentateur du rapport, par ailleurs patron des relations avec les communautés, soutient que la localité dispose maintenant de 4 postes de santé, alors qu’auparavant, c’était un seul poste pour 24 000 habitants. Dans l’Education, il affirme qu’il n’y a plus d’abris provisoires à Saraya, grâce à leur intervention. Le tout sans compter 50 forages, 20 moulins et des jardins maraîchers qui font travailler 900 femmes. La société affirme également que son personnel est composé à 93% de Sénégalais ; et que dans les 7 ans à venir, l’activité sera à 100% entre les mains des Nationaux.
BABACAR WILLANE