Des policiers en détention suite à la manifestation du 20 mai
En République démocratique du Congo (RDC), on a appris, dimanche 21 mai, que des policiers sont en détention depuis samedi pour avoir passé à tabac un mineur lors de la marche initiée par les opposants Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Matata Mponyo et Delly Sessanga. Le président Félix Tshisekedi s'est rendu, ce lundi après-midi, dans plusieurs hôpitaux au chevet des blessés.
Les agresseurs, trois policiers aux arrêts depuis samedi, ont été déférés, ce lundi après-midi, au parquet militaire pour violation des règles d’engagement, coups et blessures volontaires.
La hiérarchie de la police veut se servir de ce cas pour lancer un message fort aux agents qui se rendraient coupables d'abus et d'usage disproportionné de la force dans l’exercice de leurs fonctions.
Le vice-Premier ministre de l’Intérieur et de la sécurité a indiqué à RFI que d’autres policiers auteurs d’abus lors de ces deux marches sont recherchés. Il annonce des procès publics dans les prochains jours.
On compte 27 blessés parmi les policiers dont deux dans un état critique. Les policiers qui étaient encore hospitalisés - une dizaine - ont été visités par Félix Tshisekedi, une visite de « réconfort », selon le chef de l’État.
L'Union européenne et l'ambassade des États-Unis, en RDC, ont publié deux communiqués, ce lundi, pour condamner la « répression violente »de la manifestation de l’opposition et l’usage disproportionné de la force à l’encontre des manifestants, y compris des mineurs.
Tshisekedi au chevet des blessés
Le président Félix Tshisekedi s'est rendu, ce lundi après-midi, dans plusieurs hôpitaux au chevet des blessés dont le mineur roué violemment de coups par les policiers.
Le jeune Roger, âgé de 10 ans, avait déjà reçu la visite, dimanche, des émissaires de l’opposant Moïse Katumbi, puis du vice-Premier ministre de l’Intérieur et de la sécurité, en personne. Ce lundi 22 mai, son lieu d’hospitalisation a été interdit d’accès avant que le président Félix Tshisekedi ne lui rende visite en milieu d’après-midi.
« Malgré sa délinquance juvénile, rien ne pouvait expliquer la violence disproportionnée exercée sur lui », a dit le président, selon son service de Communication.
La marche était convoquée pour dénoncer la vie chère, l’opacité dans les préparatifs des élections prévues en fin d’année ainsi que l’insécurité. La Ligue des jeunes du parti présidentiel avait, quant à elle, manifesté le même jour en soutien aux institutions. Deux manifestations de deux camps opposés, autorisées le même jour par le gouverneur de Kinshasa, sauf que l’opposition n’avait pas respecté l’itinéraire imposé par le gouverneur.
rfi.fr