Publié le 7 Dec 2015 - 08:08
REGIONALES EN FRANCE

 Le FN en tête dans six régions, déception pour la droite

 

Les premières estimations donnent l'extrême droite entre 27 et 29%, en tête dans six régions devant Les Républicains. Le PS résiste, lui, mieux que prévu.

 

Un FN qui vire en tête dans six des 13 régions que compte la nouvelle carte territoriale. Un parti socialiste classé troisième, qui résiste mieux que prévu, même s’il a tranché pour le douloureux choix du désistement dans trois régions pour faire barrage à l’extrême droite. Et une droite en deuxième position, coincée entre le mouvement lepéniste qu’elle talonne et le PS. Tels sont les enseignements que l’on peut tirer des estimations tombées tout au long de la soirée, à l’issue de ce premier tour des élections régionales. D'après l’institut Ipsos (pour France Télévisions), le FN est crédité de 27,2% des suffrages, suivi de près par LR (27%) puis du PS à 24%. Selon ce même institut, EE-LV totaliserait 6,6% des voix et le Front de gauche 4%.

Le Maire: «la reconquête sera longue et difficile»

Si cette tendance se confirme, c’est une déception pour la droite, un FN aussi haut affaiblissant le leadership de Nicolas Sarkozy, revenu en politique notamment pour contenir le parti de Marine Le Pen. En tête dans quatre régions (Ile-de-France, Normandie, Pays-de-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes), LR, qui a fait l’union dès le premier tour avec les centristes de l’UDI, pourrait, dimanche prochain, bénéficier d’un éventuel retrait des listes de gauche dans certaines régions pour faire barrage au FN. Mais sa probable victoire au second tour est, pour l’heure, éclipsée par la pole position frontiste. La droite se trouve, ce soir, prise en étau entre un PS qui résiste mieux que prévu et une extrême droite à un étiage très élevé. Il semble aussi que le petit parti souverainiste de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France, qui tourne autour de 4%, lui ait grappillé des points.

Nicolas Sarkozy a tout de même voulu voir dans les résultats du scrutin le signe de «l’exaspération profonde des Français» et, excluant toute fusion avec les listes de gauche, a estimé que le message «s’adressait d’abord à ceux qui exercent les responsabilités à la tête de l’Etat et de presque toutes les régions de France». «Vu les résultats du premier tour, on voit que la reconquête sera longue et difficile», a néanmoins reconnu Bruno Le Maire.

Crédité de sérieux espoirs de victoires en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca, le mouvement lepéniste sort donc vainqueur de ce premier tour. Outre les très bons scores de Marine Le Pen et de Marion Maréchal-Le Pen, toutes deux données au-dessus des 40%, il devrait également virer en tête en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, mais aussi en Bourgogne-Franche-Comté, en Midi-Pyrénées-Languedoc Roussillon et, surprise,  dans le Centre-Val-de-Loire.

«Un résultat magnifique que nous accueillons avec humilité», s’est félicitée Marine Le Pen, elle-même donnée entre 40,3% et 42,1% des suffrages en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La présidente du parti a lancé: «Le Front national est le seul front véritablement républicain.» En Paca, sa nièce, qui a obtenu 40,9% à 41,9% des voix, s’est réjouie d’un «score absolument historique» et, désistement de la gauche ou pas, s’est dite «convaincue [qu’elle pourrait] gagner même en duel».

‘’Appel au rassemblement de la gauche’’

Bien que distancé par l’extrême droite et la droite, le PS, lui, semble limiter la casse, en tête dans deux régions (Bretagne et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente). Il est toutefois confronté au dilemme attendu dans trois régions qui peuvent tomber dans les mains du Front national: Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Paca et en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. A l'issue d'un bureau national convoqué ce dimanche soir, la direction du parti a voté à l'unanimité pour le retrait des listes PS pour «faire barrage républicain, en particulier en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d’Azur» mais aussi en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.

Si le candidat de l’Est a écarté tout retrait et toute fusion, le candidat du Nord s'est conformé à la consigne de retrait de Solferino, tout comme Christophe Castaner, candidat socialiste en région Paca: «L’heure est grave, le score atteint par le FN est une menace. Il nous faut, et c’est cela aussi être socialiste, avoir le sens des responsabilités. Avoir le sens des responsabilités, c’est se retirer, avec beaucoup d’émotion, avec beaucoup de peine» a-t-il fini par déclarer en fin de soirée,  après quelques heures de flottement.

Outre la Bretagne, l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées que les socialistes ont de grandes chances de conserver, ils peuvent encore espérer créer la surprise en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Centre-Val-de-Loire. A la condition d’obtenir de bons reports des voix à gauche… «Le total de la gauche, qu’on disait en difficulté, doit dépasser les 36% et en fait le premier parti de France», a même applaudi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, en lançant «un appel au rassemblement de la gauche» pour le deuxième tour.

Après avoir regretté que son parti n’ait pas eu des «scores plus hauts», la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, a, elle aussi, appelé à «travailler à la fusion des listes de gauche et des écologistes au second tour». En Ile-de-France où un écologiste est elle-même tête de liste, le PS, arrivé troisième, mise sur cette alliance pour tenter de battre la droite. Pour EE-LV comme pour le Front de gauche, qui ont dû faire les frais du vote utile, les résultats ne sont pas bons. Tout en prônant le «rassemblement des forces de gauche», le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent a expliqué les «très mauvais» scores de la gauche par «dix ans des politiques gouvernementales qui ont continué à mettre en œuvre des politiques d’austérité de plus en plus dures».

Trois semaines après les attaques qui ont frappé Paris, plusieurs responsables socialistes espéraient une remobilisation au sein de leur électorat. Ils misaient notamment sur une traduction dans les urnes du formidable rebond de popularité présidentielle – François Hollande avait gagné entre 10 et 20 points en trois semaines.

L’abstention devrait tourner autour de 49,5%. Grosso modo le même niveau qu’au premier tour des départementales de 2015 (49,8%). Mais treize points de moins qu’aux précédentes élections régionales de 2010, lors desquelles 53,6% des électeurs s’étaient abstenus. C’est possible. Les taux de participation semblent surtout varier d’une région à une autre, en fonction de l’enjeu (et notamment de la force du Front national) et de la médiatisation des têtes d’affiche. Outre la Corse, les participations les plus importantes ont été enregistrées en Nord-Pas-de-Calais-Picardie puis Paca. C’est en Ile-de-France que la participation a été la plus basse.

(liberation.fr)

 

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