Le cercle vicieux des sites de recasement en banlieue
Les sinistrés des maisons inondées vivent le calvaire, depuis leur recasement dans des sites en banlieue dakaroise. Ils sont confrontés, entre autres, à des problèmes de promiscuité et de tentes qui suintent.
''En quittant chez nous, on pensait que notre destination allait être meilleure, mais c’est le contraire. Imaginez que nous avons été délogés, pour échapper aux eaux, et qu’on nous amène dans des sites où les tentes suintent quand il pleut''. C'est l'expression de toute la détresse d’un sinistré, qui a requis l'anonymat, trouvé dans un site de recasement de la commune d’arrondissement de Wakhinane Nimzatt, en banlieue dakaroise. Ici, les sinistrés sont logés dans des tentes érigées dans la cour de la Case des Tout-petits et non dans les salles de classe comme annoncé. Mais ces abris provisoires suintent quand il pleut. Il s'y ajoute qu'il a poussé des herbes sous des tentes, parfois sans tapis, ni nattes pour certaines, exposant les enfants à des dangers.
Même constat à Dimaguène-Sicap Mbao, plus précisément au quartier Nassiroulakhi où le poste de santé et la maternité sont sous les eaux, depuis les premières grosses pluies. Des tentes sont déployées aux alentours de ces deux établissements, alors que le centre polyvalent de cette localité peut accueillir des sinistrés. ''Pourquoi [les autorités] n’ouvrent pas les salles de ce centre, alors qu’il appartient aux Sénégalais. C’est mieux que les tentes qu’on nous a forcé à prendre dans cette promiscuité'', a dénoncé un autre sinistré.
Dans les deux sites visités, les concernés se montrent irrités par le manque d'électricité, de toilettes et d’eau. Les sinistrés interrogés par EnQuête crient à une politique de deux poids deux mesures, comparée au ''traitement royal'' de ceux qui sont logés au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices). ''Les sinistrés logés au niveau du Cices bénéficient d’un traitement royal. Ils reçoivent chaque jour la visite de la Première dame. Ils ne manquent de rien, alors que plusieurs d’entre eux ne sont pas issus de familles défavorisées. Il faudra qu’on nous traitent comme eux'', a tonné un sinistré qui ne veut pas que son nom soit dévoilé.
Ouvrir les maisons fermées à Jaxaay
Pour trouver une solution aux différents problèmes recensés dans plusieurs sites de recasement, des associations de lutte contre les inondations ont leurs idées. ''Il faudra que des maisons qui sont fermées au niveau de Jaxaay soient ouvertes pour accueillir des sinistrés'', a suggéré Babacar Mbaye Ngaraf, membre de la Synergie pour l’assainissement de la banlieue (Saba). A l’en croire, il faudra aussi que les dons reçus dans le cadre de l’élan de solidarité nationale arrive dans la banlieue et que l’administration locale se déploie.
CHEIKH THIAM
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