Les motifs invoqués par la CNRA mis à mal
Amadou Ba, responsable de l’ex-Pastef à Dakar et plénipotentiaire désigné du candidat à la présidentielle en prison depuis avril 2023, Bassirou Diomaye Faye, a récusé les motifs invoqués par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) « le privant d’utiliser son temps d’antenne par une personne autre que le candidat lui-même ». Selon lui, l’organe de régulation a tout faux d’invoquer les dispositions du Code électoral pour fonder sa décision référencée sous le no 0001CNRA /P/DC/r.b. prise ce 10 mars 2024. Dans le cadre de la mise en place des règles de diffusion du temps d’antenne des candidats, « Babacar Diagne, président du Cnra, vient de censurer la déclaration du candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye lue par son Directeur de campagne Moustapha Mamba Guirassy », a déclaré Amadou Bâ lors du grand rassemblement unitaire de lancement de la campagne électorale de la coalition « Diomaye Président 2024 » qui s’est tenu ce dimanche 10 mars 2024 au Terrain « Acapes » des Parcelles assainies. « Une atteinte au principe constitutionnel d’égalité entre les candidats et une violation flagrante du Code électoral », a-t-il posté ce dimanche sur X.
La balle a été prise au rebond par un blogueur, Mountaga Cissé, qui considère que Si la RTS1 Sénégal, en application de la décision du CNRA, n'est en rien fautive de la non diffusion du temps d'antenne du candidat Bassirou Diomaye Faye, ce n'est pas le cas pour le régulateur. « Le CNRA a outrepassé ses prérogatives. Même si la Loi électorale est claire sur le fait que le temps d'antenne est réservé aux candidats en lice, en l'absence de la prise de parole dudit candidat, la plage qui lui est dédiée lui appartient entièrement. S'il décide qu'un ÉCRAN NOIR doit être affiché pendant trois minutes, ce choix doit être respecté. Le zapper complètement constitue une rupture d'égalité qui est contraire à la Loi », a écrit Mountaga Cissé sur sa page Facebook. « La preuve », ajoute-t-il, « si un candidat s'exprime pendant 2 mn 50 secondes, il va lui rester 10 secondes. Et bien ces 10 secondes, il ne les perd pas. C'est son bulletin (spécimen) qui est affiché pour compléter son temps d'antenne ». L’expert conseille à la Coalition « Diomaye Président » de saisir sans délai la Cour d'Appel pour arbitrage comme le prévoit l'Article LO 130 de la Loi électorale ».
La campagne électorale de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 a démarré le samedi 9 mars 2024 à 00 heure et prendra fin le vendredi 22 mars 2024 à minuit. Conformément à la décision fixant le nombre, la durée, les horaires ainsi que les modalités de réalisation de l’émission de propagande électorale réservée aux candidats à l’élection présidentielle et selon la programmation retenue d’accord parties, la Radio-Télévision publique (Rts), sous la supervision du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra), la propagande électorale des 19 postulants au fauteuil présidentiel a effectivement débuté ce dimanche avec la diffusion de leurs messages. Chaque candidat dispose d’un temps d'antenne de trois (03) minutes par jour et par candidat répartie en deux tranches horaires (18h40 min et 20h40 min).
Malamine CISSE