Hausse sur le prix de la pomme de terre
A la veille de la fête de l’Aïd El Fitr ou Korité, les clients prennent d’assaut les lieux de vente. Au marché Gueule Tapée de Cambérène, la pomme de terre est la plus prisée des denrées, malgré l’augmentation du prix.
A quelques jours de la Korité, le marché Gueule Tapée de Cambérène ne désemplit pas. Les vendeurs s’y disputent la place. Les petits détaillants ne sont pas en reste. Ils se faufilent entre les allées à la recherche d’acheteurs. D’autres vont à l’accueil des clients, en leur proposant leurs produits. Tous les moyens sont bons dans ce lieu noir de monde pour écouler sa marchandise. Les vendeuses de légumes sont bien en vue. Les effets du Ramadan n’ont pas l’air d’avoir de prise sur ces commerçants qui ne cherchent qu’à se remplir les poches. Aliou Niang est l’un d’entre eux. Vêtu d’un tee-shirt bleu et d’un short noir, il est débordé par la clientèle. Un groupe de femmes entoure sa boutique. Chacune d’elle veut qu’on lui vende en premier. Ce qui crée une énorme dispute. Il faut plusieurs minutes pour que tout le monde soit servi.
Pendant un moment de répit, le jeune commerçant explique les réalités du marché. A l’en croire, la pomme de terre est la plus prisée, malgré la hausse sur le prix. Le sac de 50 kilogrammes est vendu à 9 500 francs Cfa, alors qu’il coûtait 8 500 francs. Celui de l’oignon est à 8 500 francs. Il n’a pas trop varié. ‘’Si nous avons augmenté le prix, ce n’est pas parce qu’on est à la veille de la fête. Nous n’avons plus de pomme de terre locale. Nous ne vendons que celle importée. C’est la raison de la hausse du prix’’, se justifie-t-il. Ce jeune est convaincu que même si le sac est écoulé à 12 mille francs, les clients vont l’acheter. ‘’Le prix importe peu pour les clients. Tout le monde aime la pomme de terre. Nous avons même l’impression qu’elle est la seule denrée dans le marché en plus de l’oignon évidemment’’, ajoute M. Niang.
‘’Ne pas exagérer’’
Non loin de lui, Khady vend en détail ses denrées. Les acheteurs ont le loisir de choisir les denrées qu’ils veulent et les lui remettent pour le pesage. Elle vend le kilogramme de pomme de terre à 500 francs et celui de l’oignon à 350 francs. Avec cette façon de vendre, Khady gagne plus. ‘’Il n’y a plus de pomme de terre locale. Nous ne vendons que celle qui est importée. Donc, les prix ne peuvent pas être les mêmes’’, dit-elle.
Même son de cloche chez Binta Mané. Sa boutique est remplie de sacs de pomme de terre, d’oignons, de bouteilles d’huile entre autres. ‘’C’est vraiment le beau temps à chaque veille de fête. On gagne beaucoup d’argent, parce que les clients n’ont pas le choix. Il faut qu’ils achètent nos produits. C’est pourquoi je remplis mon magasin pour faire des affaires. Pour nous, la hausse n’est pas importante, vu la somme que nous dépensons pour l’achat.’’
Du côté des clients, on ne se plaint pas. Maman Nabou Niang trouve la hausse légère. ‘’Une différence de 50 ou 100 francs, ça ne fait rien. L’essentiel est de ne pas exagérer. Tant que c’est fait de façon modérée, on gère’’, souligne-t-elle. Embouchant la même trompette, Anna Guèye estime qu’elles en ont l’habitude. ‘’On se prépare en conséquence, à chaque veille de fête. On connaît les réalités des commerçants et du marché. A force de fermer les yeux, on finit par s’habituer. D’autant que ce sont de légères hausses’’, minimise Mme Guèye.
VIVIANE DIATTA