Un rassemblement sur le lieu de sa disparition
Le huitième anniversaire de la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, en 2004 à Abidjan, a été marqué par un rassemblement dans la capitale économique ivoirienne, en présence de son épouse, Osange Silou-Kieffer.
"J'ai tenu à venir ici à cet endroit-là, à cette heure-là, pour dire que c'est d'ici que Guy-André Kieffer a été mis hors d'état d'informer", a déclaré Osange Silou-Kieffer, vêtue d'une tenue sombre et accompagnée d'un représentant de Reporters sans frontières (RSF). Pendant une trentaine de minutes, Osange Silou-Kieffer et Ambroise Pierre, chef du bureau Afrique de RSF, ont échangé avec les journalistes sur le parking du supermarché d'Abidjan où le journaliste a été vu pour la dernière fois. Des journalistes ont reçu des badges sur lesquels on pouvait lire: Guy-André Kieffer- République-française-Carte d'identité des journalistes professionnels- Enlevé à Abidjan en 2004, orné d'une photo d'identité. L'épouse de Kieffer et RSF doivent rencontrer mardi le Premier ministre Jeannot Ahoussou-Kouadio et le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Le journaliste indépendant a disparu, le 16 avril 2004, sur un parking de la capitale économique ivoirienne alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.
Guy-André Kieffer enquêtait sur des malversations, notamment dans la filière cacao, dont le pays est premier producteur mondial. L'enquête menée en France s'est orientée vers des cercles proches du pouvoir de Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril 2011 après une crise postélectorale de quatre mois, qui a fait quelque 3. 000 morts. Un rassemblement similaire a par ailleurs réuni lundi à Paris une trentaine de personnes, dont Canelle, la fille du journaliste.