"Les couples homosexuels doivent pouvoir se marier"
Le président des Etats-Unis Barack Obama s'est déclaré pour la première fois en faveur des mariages homosexuels, dans un entretien mercredi à la chaîne ABC. "Pour moi, à titre personnel, il est important de dire que je pense que les couples du même sexe doivent pouvoir se marier", a-t-il affirmé, tout en soulignant que c'était aux Etats américains de se déterminer.
Barack Obama, qui devient ainsi le premier président des Etats-Unis en exercice à prendre une telle position, et ce à moins de six mois de l'élection présidentielle, avait jusqu'ici adopté une attitude très ambiguë sur un sujet de société potentiellement explosif. Depuis des mois, le président démocrate, qui s'était dit en faveur des partenariats civils en 2008, sans aller jusqu'à soutenir le mariage homosexuel, s'était contenté d'affirmer que sa position était "en train d'évoluer" à ce sujet.
Le Washington Post a listé les étapes de cette "évolution" depuis 2004. Ainsi le sénateur de l'Illinois qu'il était, à l'époque, répondait-il au St. Louis Post-Dispatch en mars 2004: "Je soutiens les unions civiles qui permettent aux couples du même sexe de garantir leurs droits. Mais je ne crois pas que la reconnaissance fédérale du mariage pour les couples du même sexe soit opportune, compte tenu de la résistance religieuse et politique qu'elle rencontrerait. Je crois que cette question doit être laissée entre les mains des Etats."
Une décision qui dépend des Etats
Ce dernier point technique est toujours en vigueur: chaque Etat définit sa position à ce sujet. La disparité des législations a été de facto permise par la loi de défense du mariage, signée par le président démocrate Bill Clinton en 1996, qui laisse aux 50 Etats américains la liberté de choisir tout en stipulant que l'Etat fédéral ne reconnaît le mariage que comme "une union légale entre un homme et une femme". Depuis 2004, six Etats l'ont approuvé: le Connecticut, l'Iowa, le Massachusetts, le New Hampshire, New York, le Vermont, auxquels s'ajoute la capitale américaine, Washington.
L'opinion de Barack Obama n'a donc pas d'incidence immédiate. Mais elle reste un symbole fort... et électoralement à double tranchant. En parallèle des primaires visant à désigner le candidat républicain qui le défiera en novembre, la Caroline du Nord se prononçait d'ailleurs sur le mariage gay ce mardi, et la réponse a été sans appel: "non" au mariage gay, à 61%, rappelle le site de NPR. Un refus sur lequel Mitt Romney, futur rival de Barack Obama, pourrait capitaliser.