Afropixel revalorise le sens du bien commun
Partenaire ''Off'' de la biennale de Dakar, la 3e édition du festival Afropixel s’articule, cette année, autour de la question des biens communs et la manière dont ils sont conçus sur le continent africain. Ce festival est également l’occasion pour Keur Thiossane, la structure à l’origine de l’événement, de fêter le 10e anniversaire du DAK'ART.
La 3e édition d’Afropixel, initiée par l’Ong Keur Thiossane, basée à Liberté 2 à Dakar, a démaré vendredi, à travers un festival ayant pour médium la création et l’expérimentation locales autour de l’Art et des Tics. Partenaire ''Off'' de la 10e Biennale des Arts de Dakar, l’événement a pour thème ''création, culture et savoirs en commun''. Afropixel reçoit artistes, informaticiens, chercheurs, penseurs, acteurs de la société civile en vue d'échanger autour de la question des biens communs et de la manière dont on les conçoit sur le continent. Pour rendre visible ce questionnement autour des biens et de la notion de communauté, les organisateurs ont choisi les nouvelles technologies et leurs approches artistiques comme médium. Afropixel entend, à travers une appropriation (ou ''tropicalisation'') des dernières tendances en PAO (production assistée par ordinateur) et créations visuelles, apporter sa contribution à l’édifice de la recherche sociologique mondiale.
Ayant, entre autres, pour partenaires l’Unesco, la Biennale Dak’art et la Coopération espagnole, cette 3e édition du festival se décline en une série de happenings in (actions spontanées) et extra-muros parmi lesquels, ce samedi, un vernissage de l’exposition AtWork Dakar à la Galerie du Manège de l'institut français de Dakar. ''C’est sur la question du partage que l’accent a vraiment été mis dans le cadre de ce 3e Afropixel. Dans notre travail sur les notions de biens partagés et la communauté, on s’est, par exemple, penché sur les enjeux, au niveau local, de la défense des biens ou espace publics (les lieux par excellence où l’on vit ensemble) dans le contexte actuel de privatisation sauvage qui fait tous les jours s’accroître le nombre de plages dakaroises dont l’accès devient 'refusé au public''', a déclaré Katia Anguelova, commissaire de l’exposition, jeudi, lors d'une conférence de presse à Keur Thiossane.
L'événement propose, du 11 au 20 mai, différents ateliers, expositions, débats et prestations live dans plusieurs espaces d’exposition à travers Dakar. Le programme complet du festival est disponible en format téléchargeable sur le site internet de l’Ong (www.ker-thiossane.org).
Sophiane Bengeloun